LES SYMBOLES DANS LA BIBLE

 

La Faute Dans La Bible

 

On va examiner les différents termes bibliques qui visent la faute ou la transgression, communément appelés "péché". On les analysera sur le plan étymologique, sémiologique et dans le contexte de l'Ecriture.

 

H'atha ou héth/téth/aleph

 

H'atha ou h'athat est le mot le plus courant de la Bible pour exprimer la faute, l'erreur et la culpabilité qui en découle. En fait à l'origine, le mot exprimait qu'"un tireur ratait sa cible ou sa marque". Le sens a évolué, à travers la notion de culpabilité, vers celui d'une expiation, d'une purification du péché.

Sur le plan sémiologique, on peut analyser "héth", comme "pris au piège du serpent ou de sa pulsion ou de la finalité qu'on s'est fixé". De même "hatha(t)" est aussi l'erreur (héth) qui peut se bonifier (téth) par l'éducation (aleph) ou par un signe (ot, aleph/taw) d'expiation.

La première occurrence de l'expression caractérise le péché des villes de Sodome et Gomorrhe qui vont être détruites par le feu. Genèse 18/20: "l'Eternel dit: "comme la transgression de Sodome et Gomorrhe est grande; comme leur perversité est excessive!"

 

Dans les citations de la Genèse souvent le "péché" est hypothétique, il reste à démontrer ou bien, il est contesté. Il est de toutes manières un questionnement.

 

A'wah ou aleph/waw/hé et a'won ou aleph/waw/noun

 

Ce mot caractérise le péché ou la faute qui découlent d'une déviation (torsion) ou d'une perversion. Sur le plan sémiologique, il s'agit d'une pulsion primaire (a'yin) séparée (waw) de toute raison ou connaissance (noun), ou de toute ouverture ou spiritualité (hé).

La première occurrence biblique concerne le meurtre de Caïn qui vient de tuer son frère Abel. Genèse 4/13: "Caïn dit à l'Eternel (qui vient de le condamner à errer, fugitif, par le monde): "mon péché (crime) est trop grand pour qu'on me supporte".

 

La perversité du caractère est souvent à l'origine de la faute qui va jusqu'au crime et au meurtre.

 

Péshaa' ou pé/shin/a'yin

 

Péshaa' est la transgression ou l'offense, la rébellion comme si on franchissait un seuil ou des limites autorisées. Cette transgression entraîne le sentiment de culpabilité.

Sur le plan sémiologique, le feu ou la "dent" (shin) s'est introduit entre la parole (pé) et l'œil ou la source (a'yin). Il s'agit d'une pulsion mauvaise qui s'empare de notre inconscient et de notre expression par la parole.

La première occurrence biblique est un questionnement comme vu ci-dessus. Genèse 31/36: "Jacob s'emporta en plaintes contre Laban; il se récria, disant à Laban: "quel est mon crime, quelle est ma faute pour que tu t'acharnes contre moi?"  Après avoir servi son beau père pendant 20 ans, Jacob cherche à retrouver son autonomie en le quittant; mais Laban le poursuit, car Rachel est partie "avec ses idoles"…

 

Ashémah ou aleph/shin/mem/hé

 

Il s'agit du tort causé à autrui, une iniquité, une action déviante, une offense, une trahison, une prévarication, entraînant la culpabilité, mais le mot exprime aussi une offrande pour se blanchir.

Sur le plan sémiologique on a esh/mem ou le feu et l'eau, à la fois la punition et la purification.

La première occurrence biblique de ce mot est dans Genèse 26/10: "Abimélekh dit "que nous as-tu fait là! Peu s'en est fallu que l'un de nous ait commerce avec ta femme, et tu nous aurais rendus coupables".  Par crainte d'être assassiné, et que sa femme Rébecca soit enlevée, car elle était belle, en arrivant à Gerar, Isaac dit qu'elle était sa sœur…

 

D'autres mots ont un sens voisin, a'wélah ou déviance, iniquité, a'vérah ou transgression ou dépassement des limites, shgagah, la faute par inadvertance.

 

Albert Soued – 20 novembre 2003

 

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