INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR

 

Le Zohar et les Femmes -4

 

Genèse 35/2&4: "Jacob dit à sa famille et à toutes ses gens: "Faîtes disparaître les dieux étrangers qui sont au milieu de vous. Purifiez-vous et changez de vêtements…Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers (élohé hanékhar)(1) qui étaient en leur possession, et les joyaux qui étaient à leurs oreilles. Et Jacob les enfouit sous le tilleul (élah)(1)qui était près de Sichem".

D'après la tradition, un idolâtre peut vider une idole de son sens en la brisant ou en modifiant son image et l'idole est alors autorisée comme ornement. Ici  et à cette époque, l'idole des Ammonites était un serpent gravé en profondeur dans la couronne de leur roi Malkam et c'était une "abomination". D'après certains exégètes "faire disparaître les dieux étrangers", c'est éloigner aussi les autres femmes amenées avec eux par les Hébreux et qui portaient des bijoux et des ornements rappelant l'idolâtrie du serpent.

Le serpent fait penser au secret de l'inconnu, et il est érigé en dieu, matérialisé par un bijou, porté par une femme….

(Zohar I/173a-b)

 

Genèse 35/22: "Il arriva (wayehi), tandis qu'Israël résidait (bishkone) dans cette contrée, que Réouven alla cohabiter avec Bilh'ah, la concubine de son père (pilgesh aviv). Israël en fut instruit (wayishmaa' yitsrael)…"

Suit le décompte des 12 fils de Jacob et de leur descendance.

"Bishkone" montre que Léah et Rah'el étaient déjà mortes. La nouvelle compagne de Jacob n'était autre que Bilhah, une servante, et la shékhinah continuait à résider avec eux. En effet la "shékhinah" ou présence divine qui était déjà là du vivant des deux sœurs planait au dessus de la tente de Bilhah, là où résidait aussi Jacob, selon l'expression utilisée "bishkone".

D'après une explication, Réouven n'était pas content de voir son père délaisser la tente de sa mère même décédée, et il est allé manifester son mécontentement en défaisant la couche de Bilhah, en y couchant. Pour lui Bilhah était dépourvue du double "hé" (Bilhaha=bal hé hé), donc incapable de s'élever au niveau de sa mère dans le monde intermédiaire. Par conséquent elle n'était pas digne de son père

D'après une autre explication Réouven ne souhaitait pas que son père copule avec Bilhah, parce que le nombre des tribus d'Israël était déjà accompli, soit 12, et c'est la raison pour laquelle ce nombre apparaît aussitôt dans le verset suivant (Genèse 36/1).

Une 3ème explication dit que si Réouven avait réellement couché avec Bilhah, on ne l'aurait pas compté parmi les tribus, rien que pour cette transgression.

Mais d'un autre côté empêcher un acte d'amour est mal vu dans le monde d'en Haut, En défaisant la couche de Bilhah et en empêchant son père de coucher avec elle, Réouven a mal agi et en a été puni, perdant son droit d'aînesse, au profit de Joseph.

Rappelons ici que Réouven est l'aîné des fils de Jacob par Léah. Or Jacob aimait Rah'el et pensait à elle pendant la conception de Réouven, d'où la substitution par la pensée et le souhait du premier né de Rah'el au premier né de Léah. Si Laban, le père de Léah et de Rah'el n'avait pas trompé Jacob, en substituant Léah à Rah'el, Réouven ne serait pas né et n'aurait pas été décompté parmi les tribus. Alors que les noms de tous ses frères ont un sens symbolique, c'est la raison pour laquelle lui seul a un nom sans valeur symbolique particulière, simplement "réou-ben=voyez un fils".

(Zohar I/175a-b)

 

Genèse 37/2: "Voici ! l'histoire de la descendance de Jacob. Joseph, âgé de 17 ans, menait paître les brebis avec ses frères (haya roé'h et eh'av batsone). Passant son enfance avec les fils de Bilhah et ceux de Zilpah, épouses de son père, Joseph débitait sur leur compte des médisances à son père"

Jacob a perdu Joseph son fils âgé de 17 ans, jeté dans un puis par ses frères, puis il l'a retrouvé en Egypte où il a vécu avec lui pendant 17 ans de joie et de bonheur, entouré de tous ses enfants, avant de mourir. Joseph était à l'image de son père qui l'aimait. Comment peut-on expliquer les souffrances subies par l'un et l'autre, l'un ayant subi dans sa chair la haine de ses frères, l'autre ayant longtemps subi la séparation de son fils préféré ? Est-ce le prix payé pour leurs mauvais agissements ? Jacob avait trompé son père pour obtenir la bénédiction due à Esaü. Joseph a rapporté à son père les mauvais agissements de ses frères, sans les prévenir d'abord.

- Le Zohar explique ici par la voix de Rabbi Hiya qu'un Juste qui subit un malheur est compensé dans le monde à venir, une continuité existant entre les 2 mondes présent et à venir. D. met à l'épreuve le Juste, écrase son corps pour fortifier son âme, par amour pour lui, car une âme forte se rapproche de D. La miséricorde divine vient ainsi compenser la rigueur infligée au Juste. D. n'aime pas celui qui a un corps puissant et une âme faible. Et quand un homme vit pleinement une vie sans que son corps ne soit affaibli ou atteint de maladie, sans que son âme ne soit renforcée, il reçoit son dû dans ce monde-ci et n'a pas de portion dans le monde à venir.

La question qu'on peut se poser est double. On sait que la Shékhinah ou présence divine ne vient résider que dans une maison où il y a de la joie et de l'allégresse, ce qui n'est pas le cas du foyer d'un Juste souffrant. De même, on voit tous les jours des Justes qui ne souffrent pas dans leur corps, toute leur vie durant.

- Une autre explication du type astral peut être donnée: les âmes nées quand la lune est éteinte subissent les malheurs de ce monde-ci et les âmes nées lorsque la lune est pleine bénéficient de la plénitude de la lumière. C'est ce qu'on appelle le destin ou "mazal" qui fluctue selon le cycle lunaire (2). Et dans sa grande miséricorde,  D. compense le Juste souffrant dans le monde à venir. Ici le Zohar commence à parler indirectement du renouvellement de la Lune et de la résurrection, en citant un verset de la Genèse.

Genèse 24/2-4: "Abraham dit au serviteur le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tous ses biens "mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, pour que je t'adjure par l'Eternel Dieu du ciel et de la terre, de ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les Cananéens, avec lesquels je demeure".

En effet sur le plan ésotérique, le serviteur c'est la Lune qui évolue avec des hauts et des bas et de nombreux phénomènes terrestres sont liés à ses fluctuations.

Le serviteur c'est aussi l'archange Métatron (Michaël?) qui se situe au repère Malkhout ou Royaume, celui qui guide ceux qui sont en ascension extatique, celui qui a les clés des cieux et qui filtre les âmes selon leur capacité ou leur niveau d'évolution.

- D'après une 3ème exégèse, ce serviteur doit venir restaurer le monde en réveillant les corps décomposés de la poussière et en y associant les âmes correspondantes. Est-ce le Messie ? Mettre la main sous la cuisse (3) était une forme de serment, lié à l'Alliance de chair (dont le signe est la circoncision) et dont le sens est ici le Fondement ou Yessod, par lequel on restaure le monde. "Je t'adjure" en hébreu c'est "véashbéa'kha" et le serviteur est ainsi investi par serment de la mission de rallumer les 7 (shevaa') lumières d'en haut, ou les 7 séfirot inférieures de l'Arbre de Vie. C'est la préparation à la restauration du monde, qui se fait en attribuant une âme à tout corps relevé de la poussière. Choisir une "épouse destinée à mon fils", c'est faire correspondre "le corps à l'âme", et le serviteur est ainsi adjuré de faire le bon choix en tenant compte de la dévotion de la future épouse au " D. Un" et non à celle des dieux des idolâtres environnants.

Suivent des corrélations entre des parties de versets de Genèse 24/ 10-14 et la résurrection des morts.

Le serviteur prit 10 chameaux parmi les chameaux de son maître: il s'agit du Messie qui met en œuvre le processus de résurrection des morts en faisant appel aux 10 attributs divins issus du processus d'émanation.

Chargé de ce que son maître avait de meilleur: les luminaires étaient resplendissants de lumière ou la lune était pleine.

Il s'achemina vers la Syrie du double fleuve "Aram naharayim": le lieu où Rah'el pleura la destruction du Temple. Il faut analyser ici le sens hébreu du double fleuve (4).

Il fit reposer les chameaux hors de la ville, près de la fontaine: il renforça les âmes avant qu'elles n'entrent dans les corps ressuscités

C'était vers le soir: la veille du shabat, soit le 6ème millénaire.

Au moment où les femmes viennent puiser l'eau: ceux qui ont puisé dans les eaux de la Torah se lèveront les premiers pour une union parfaite corps-âme

Eh bien la jeune fille à qui je dirai "penche ta cruche que je boive": ceux qui ont appris la sagesse divine, leur âme a séjourné dans les sphères élevées, loin au dessus de celles restées dans l'ignorance et ces âmes seront les premières associées aux corps ressuscités.

Et qui répondra "Bois! Et ensuite je ferai boire aussi tes chameaux": niveau après niveau, les âmes reçoivent leur substance de la même source, celle des âmes des Justes qui ont servi leur maître.

Puisse-tu l'avoir destinée à ton serviteur Isaac…: le désir d'un homme envers la femme lui donne une âme, et le désir d'une femme envers un homme s'élève vers le haut pour s'unir avec l'âme formée et constituer un seul être. La femme est ainsi le corps destiné à s'unir avec l'âme, dérivée de l'homme. Les corps se lèveront d'abord en Terre Sainte, puis ailleurs. Ils seront ressuscités avec la nouvelle lune et le monde sera restauré dans son état initial.

(Zohar I/181b-182a)

 

Genèse 38/10: "Sa conduite (celle de Onan) déplut au Seigneur qui le fit mourir de même"

Juda eut de la fille de Shouaa' le Cananéen, 3 fils, E'r, Onan et Shelah. Il maria l'aîné à Tamar. La conduite sexuelle de E'r était répréhensible et D. le fit mourir. Selon la loi du lévirat (pour former une postérité dans la famille), Tamar épousa le puîné Onan (qui a donné le mot dérivé "onanisme"). Celui-ci entrava le lévirat par sa conduite et le Seigneur le fit mourir également.

Rabbi Hiya cite l'Ecclésiaste 11/6: "Dès le matin, fais tes semailles, et le soir encore ne laisse pas chômer ta main, car tu ignores où sera la réussite, ici ou là, et peut-être y aura-t-il succès des deux côtés" et Rabbi s'explique. De nombreux anges parcourent le monde pour consigner dans un livre les actions des humains. Or le péché le plus grand de l'homme et qui pollue le plus dans ce monde-ci et dans le monde à venir, c'est celui de gaspiller son sperme! L'homme qui jette son sperme n'entrera jamais dans les arcanes divines et ne verra jamais l'Ancien des Jours. Et comme dit le Psaume 5/5: "Certes tu n'es point un Dieu qui prenne plaisir au Mal, le méchant ne trouve pas accès auprès de toi". Le gaspillage du sperme est considéré comme un Mal absolu et heureux est celui qui est sur ses gardes contre cet usage maléfique, restant "pur" dans la crainte de son Maître. Dès le matin, dès la fleur de l'âge, il doit procréer avec la femme qui lui est destinée, et même au crépuscule de sa vie, il ne doit pas chômer. Car le but de la procréation est d'avoir une progéniture qui puisse poursuivre l'Alliance et étudier la Torah. Comme il n'y a aucune certitude quant au comportement de ses enfants, malgré une bonne éducation dans les voies de la Torah et dans la crainte de D., il est important de procréer à chaque fois que cela est possible. Et c'était là le mérite d'Abraham d'avoir persévéré même dans son grand âge.

(Zohar I/188a)

 

Genèse 38/14: "Elle (Tamar) quitta ses vêtements de veuve, prit un voile et s'en couvrit; et elle s'assit au Carrefour des Deux Sources, qui est sur le chemin de Timna, car elle voyait que Shelah avait grandi, et qu'elle ne lui avait pas été donnée comme épouse"

Craignant pour son dernier fils qui risquait aussi de mourir, ayant peut-être été éduqué de la même manière que ses frères, par leur mère Canaanéenne, "qui n'a pas de nom",

Juda cherche à éviter l'application du lévirat pour Shelah. Mais dans ce cas il aurait dû se substituer à son fils, pour assurer la continuité familiale. Et il ne l'a pas fait. Sa Bru Tamar l'incite alors à réaliser le lévirat.

Tamar était la fille d'un prêtre et elle ne s'était pas travestie en "prostituée" pour commettre un inceste avec son beau-père. C'était une femme vertueuse qui souhaitait appliquer les règles sociales de l'époque, alors que Juda cherchait à les éviter. Elle était aussi inspirée par la Connaissance du divin. Après son premier rapport avec Juda, elle conçut très rapidement un fils.

On peut se poser la question de savoir pourquoi Tamar devait-elle assurer la continuité familiale? Après la mort de sa femme, Juda aurait pu se remarier et enfanter. Mais le dessein de D. était dans la lignée de Tamar. Deux femmes devaient être à l'origine des rois David et Salomon, ainsi que du Messie, Tamar et Ruth.

Ces deux femmes ont beaucoup de choses en commun. Les deux sont des étrangères acquises à la foi monothéiste. Les deux ont perdu leur 1er mari et les deux ont procédé de la même manière pour le remplacer. Tamar attira Juda et conçut Zérah et Pérets; et Ruth attira Boaz (Ruth 3/7) et conçut Obed, toutes les deux accomplissant le dessein divin. Le mérite de ces femmes est apparu après la mort de leur premier époux, et c'est alors qu'elles purent s'accomplir, dans la voie de la Torah.

(Zohar I/188a-b)

 

Genèse 39/7& 10: "Il arriva après ces faits que la femme de son maître (Poutiphar) jeta les yeux sur Joseph. Elle lui dit vient reposer près de moi"… "Quoiqu'elle en parla chaque jour à Joseph, il ne cédait point à ses voeux, en venant à ses côtés pour avoir commerce avec elle".

Aujourd'hui on appelle ce comportement "harcèlement", puni par la loi. Ici c'est le Mal qui est entré en action.

Ceux qui parviennent à résister à la force et à la persévérance du Mauvais Penchant sont appelés "les hommes de valeur forts et puissants" ou "les Justes". Ils gardent pur le signe de l'Alliance. Comment se fait-il que le Juste Joseph ait attiré le Mauvais Penchant? Il semblerait qu'il eut passé trop de temps à soigner son apparence et, de ce fait, il a attiré Satan qui avait alors trouvé un prétexte pour l'accuser, témoignant devant D que "alors que son père se morfond pour lui, li se fait des boucles à ses cheveux!"

L'impiété, la méchanceté et la perversité sur terre entraînent la fermeture des cieux, selon Deutéronome 11/17: "La colère du Seigneur s'allumerait contre vous, il défendrait au Ciel de répandre la pluie et la Terre vous refuserait son tribut et vous disparaîtriez  bientôt du bon pays que l'Eternel vous destine". De plus ceux qui ne gardent pas la pureté de l'Alliance séparent par leurs actes Israël du Père qui est aux Cieux. C'est comme s'ils vénéraient d'autres dieux. À l'inverse, quand l'Alliance est gardée et suivie par les hommes, la bénédiction divine pleut sur eux.

Proverbes 6/24: "C'est ainsi que tu seras protégé contre la femme vicieuse, contre la langue mielleuse de l'étrangère". Heureux sont les Justes qui connaissent les voies du Seigneur et les suivent, se consacrant à la Torah. Ceux qui s'y consacrent jour et nuit hériteront de ce monde-ci et du monde à venir. La Torah a été donnée entre autres pour détourner les pensées des hommes du Mal et de la Tentation.

Proverbes 6/23: "Car le devoir est une flamme, la doctrine une lumière, les dictées de la morale un gage de vie". L'étude de la Torah est le meilleur antidote aux tentations offertes par la femme perverse.

(Zohar I/189b)

 

Genèse 47/29: "Les jours d'Israël approchant de leur terme, il manda son fils Joseph et lui dit "si tu as quelque affection pour moi, mets je te prie ta main sous ma cuisse, pour attester que tu agiras envers moi avec bonté et fidélité en ne m'ensevelissant pas en Egypte"".(3)

Si Jacob s'est adressé à Joseph pour qu'il l'enterre dans le caveau de la Makhpélah (Hébron) avec ses pères, c'est qu'il savait qu'il était le seul de ses fils à pouvoir sortir sa dépouille d'Egypte, vu son rang à la cour de Pharaon. Un autre raison est qu'il le considérait toujours comme son fils préféré, fils de sa bienaimée Rachel.

Par le serment qu'il a fait jurer à Joseph, à travers la marque de l'alliance, Jacob voulait ainsi donner une recommandation à son fils: circoncis parmi les incirconcis, il devait assurer la continuité de la tradition, même pendant l'exil d'Egypte et ramener les Hébreux en Terre Sainte, dès que c'était possible.

Pourquoi Jacob a-t-il été enterré avec Léah et non pas avec sa bien aimée Rachel, qui était pourtant le fondement de la maison? Parce qu'elle lui avait donné plus d'enfants et aussi parce qu'elle sortait prier et pleurer pour lui lorsqu'il était en danger, notamment lorsqu'il était menacé par son frère Esaü. Ce qui n'était pas le cas de Rachel.

Sur le plan ésotérique, Léah est l'image de ce qui est clos, non divulgué, le monde à venir, le "hé" d'en Haut, déjà dans l'univers divin. Rachel est l'image de ce monde-ci, du "Hé" d'en bas, ouvert sur le monde humain, d'où une sépulture "ouverte" sur la route de Bethlehem et non une caverne.

De même, Léah était destinée à Esaü et c'est par ses pleurs et ses prières sincères qu'elle réussit à inverser le destin (mazal) et à devenir la femme de Jacob.

(Zohar I/222a-b)

 

Genèse 48/16: "que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénissent ces jeunes gens! Puissent-ils perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac! …" (bénédiction par Jacob d'Efrayim et Manassé, fils de Joseph)

Par son action vertueuse Jacob a renforcé le flux qui venait d'en Haut, pour qu'il puisse assurer le cycle sans tarir. Le mouvement du flux qui monte et qui descend est assuré par des anges de service, chacun selon son niveau.

Proverbes 19/14: "Maison et fortune sont l'héritage des parents, une femme sensée est  un don de l'Eternel" – D. associe les âmes avant qu'elles ne soient nées et l'homme juste reçoit la femme qu'il mérite. Parfois l'homme dévie de la voie juste et alors l'âme qui lui était destinée est accordée à un autre, jusqu'à ce qu'il se repente et rectifie son comportement. S'il persiste, il reçoit l'âme qu'il mérite. Ainsi Jacob, qui avait péché en se substituant à son frère lors de la bénédiction de l'aîné, a dû recevoir Léah, avant de recevoir Rah'el.

Salomon disait dans l'Ecclésiaste 7/26: "Et ce que j'ai trouvé de plus amer que la mort, c'est la femme dont le cœur n'est que guet-apens et pièges, et dont les bras sont des chaînes. Celui qui jouit de la faveur de D. échappe à ses griffes, mais le pécheur s'y laisse prendre"

Jacob remercie le Ciel de l'avoir écarté du mal et d'avoir reçu comme compagnes des femmes pures et, de ce fait, sa descendance est ainsi parfaite et juste.

(Zohar I/228b-229a)

 

Genèse 50/15: "Or les frères de Joseph considérant que leur père était mort se dirent "si Joseph nous prenait en haine, s'il allait nous rendre tout le mal que nous lui avons fait souffrir!""-

Les frères de Joseph n'avaient plus la protection de leur père Jacob. C'est désormais Joseph qui les protège. Se sentant encore coupables de l'avoir jeté dans un puits, ils craignaient que Joseph ne leur en veuille encore. Même après la mort de Jacob, ils en étaient encore jaloux, vu sa position privilégiée auprès de Pharaon.

Rabbi Eleazar et rabbi Abba se sont réfugiés du soleil brûlant à Lod dans une caverne et Eleazar dit "si on couvrait cette caverne des paroles de la Torah?" et il cita un verset du Cantique des Cantiques 8/6 "Place moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras, car l'amour est fort comme la mort, la passion terrible comme le shéol, ses traits sont des traits de feu, une flamme divine" -

La vraie dévotion de la Communauté d'Israël et son amour pour D. vient des âmes des Justes, qui font remonter le flux d'en Bas vers le Haut. Cet attachement à D. laisse une trace, même si le sceau est enlevé, même si la Communauté d'Israël n'est plus à sa place et qu'elle est en exil ou en captivité.

L'amour est aussi fort que la mort, aussi fort que la séparation de l'âme du corps qui a lieu dans la violence. Violent est aussi l'amour de la Communauté d'Israël pour D., D. jaloux.

La jalousie est aussi cruelle que la tombe. Amour sans jalousie n'est pas un amour véritable, et la jalousie rend l'amour parfait, car alors l'homme ne regarde plus aucune autre femme.

Comme les méchants ont peur du "Shéol" où une flamme brûle, l'amant craint d'être dévoré par la flamme de la jalousie, car il ne supporte pas d'être séparé de l'objet de son amour. Comme ceux qui ont péché descendent dans le "Shéol" où on leur donne la liste des fautes pour lesquelles ils sont punis, celui qui est jaloux et qui veut réintégrer le domicile conjugal calcule tous ses griefs, ce qui renforce son amour. Le "shéol" biblique n'est pas l'enfer chrétien: c'est un endroit où on est torturé par sa propre interrogation, son propre questionnement (lish-ol= interroger).

La flamme de la passion comme le feu de la jalousie sont actionnés par le côté gauche, celui de la rigueur.

(Zohar I/244b-245a)

 

Notes

(1) "Nékhar" signifie étranger, abomination, calamité. "Elah" est le térébinthe, un arbre costaud, mais aussi une déesse.

(2) Dépendent du destin ou mazal, la vie, les enfants et la prospérité.       

(3) À cette époque on prêtait serment sur le signe d'alliance, l'alliance de chair, c'est à dire qu'on était supposé toucher le prépuce.

(4) "Aram" est l'équivalent numérique (241) de "métsouqah", la détresse. "Naharayim" est équivalent à "raqah" ou tempe (305), en anglais "temple"

 

Albert Soued - 6/4/06

Voir "conférences et cours"

Voir "femmes 1" - "femmes2" - "femmes3"

Voir "généralités sur le zohar"

Voir "menu général"