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Qui
Est Job ?
livre de Job, Abraham, Bible, Zohar,
mystères, ésotérisme, polythéisme, monothéisme
Il y a une controverse historique sur la réalité du personnage de Job (Eyove). Maïmonide est le chef de file de ceux qui pensent que le livre de Job n'est qu'une simple allégorie et que Job n'a jamais existé. Il y a autant de commentateurs qui épousent ce point de vue que l'inverse. L'argument essentiel des tenants d'un Job historique s'appuient sur le fait qu'il est comparé à Abraham ou associé à Daniel qui, eux, ont existé.
Le Zohar ne doute pas de l'existence de Job qui est considéré comme un conseiller de Pharaon, faisant partie d'un trio avec deux autres "prophètes des nations", Jethro (yitro) et Bila'am, qui sillonnaient la région pour prodiguer conseils et prophéties.
D'après la Tradition, Jethro était le prêtre de Madian, région de Jordanie/Arabie sur la mer Rouge faisant face au Nord du Sinaï (golfe d'Aqaba). Il était considéré comme un spécialiste des cultes et des religions du Moyen Orient. Devenu le beau père de Moïse, il s'est converti au monothéisme, au contact de son gendre et après une réflexion personnelle sur la faillite des devins égyptiens.
Bila'am était un devin reconnu et craint pour son efficacité démoniaque, habitant la région de Moab, en Jordanie face à la mer Morte. Il a été chargé de maudire Israël par Balaq, le roi de Moab. Après plusieurs péripéties, Bila'am n'a pu exécuter les ordres du roi et finit par bénir Israël au lieu de le maudire. Lié aux "forces impures", Bila'am ne s'est jamais converti au monothéisme de l'époque.
Job est originaire d'Edom, une région de Jordanie, intermédiaire entre Moab et Madian, face au Négev. Job est apparenté à Abraham, descendant de son neveu Ou'ts (conseil), fils de Nahor et de Milkah. Job aurait vécu 210 ans, la durée de l'esclavage des Hébreux en Egypte. Il se serait converti au monothéisme par "peur et effroi", devant les miracles divins, après la sortie d'Egypte des Hébreux et le don de la Torah au Sinaï. Comme les deux autres "prophètes des nations", il était considéré comme un homme sage et juste et il était appelé notamment par le Pharaon pour donner des conseils.
La Tradition relate deux réunions de conseil rassemblant les trois personnages cités, autour du Pharaon. Dans une réunion, Pharaon souhaitait avoir un avis sur la conduite à tenir après que ses devins lui aient prédit qu'il allait être supplanté par l'enfant Moïse, adopté par sa fille. Bila'am conseille de l'éliminer. Jethro conseille de vérifier les dires des devins en donnant une chance à Moïse; il a proposé de présenter à l'enfant 2 plateaux, l'un rempli de pièces d'or, l'autre de braises ardentes. Si l'enfant choisissait l'or c'était une preuve de ses prétentions et il fallait alors l'éliminer; s'il choisissait les braises, il aurait alors la vie sauve. Moïse choisit une braise qu'il mit à sa bouche et depuis eut la langue "lourde" (bègue?). Job ne dit mot, restant neutre.
Dans une autre réunion du conseil, Pharaon voulait élucider un rêve qu'il eut voyant le peuple hébreu grandir et prendre de l'importance dans son pays. Bila'am proposa d'exterminer les premiers nés, pour atteindre cette nation dans sa descendance. Jethro s'y opposa. Job conseilla de prendre les biens des Hébreux et de les faire travailler durement comme esclaves, au lieu de tuer la primogéniture.
Le livre de Job aurait été écrit par Moïse. Il comprend 42 chapitres.
Job est un homme ordinaire, droit et craignant D. qui considère qu'il n'a rien à se reprocher et qui rend toujours le double de ce qu'il doit.
Il est tout d'un coup l'objet d'un pari dans les hautes sphères spirituelles, entre D. et Satan. Satan, on le sait, est un ange particulier qui tente, corrompt, puis accuse devant D. celui qu'il a tenté ou corrompu et, enfin, il est l'exécuteur des basses besognes; c'est lui qui tue, il est assimilé à l'Ange de la Mort et de l'impureté. Au niveau matériel et individuel, Satan est assimilé à l'Autre Côté (sitra ah'arah), aux mauvaises pulsions, à l'instinct du mal.
Et voilà que Satan s'immisce dans un aréopage d'anges venus entourer le divin pour le Conseil de fin d'année et du début de la suivante (Rosh hashanah). Satan propose un pari lié à la foi de Job, considéré comme juste et droit par D.: dépouillé de ses biens, de ses serviteurs, de son hérédité, de son honneur, de sa santé, il finirait par maudire D. D. laisse faire Satan, tout en lui interdisant d'attenter à la vie de Job, ne pas toucher à son âme.
Job perd successivement le petit et le gros bétail, ses chameaux et ses serviteurs, ses enfants, puis il est atteint de la lèpre. En dépit de tout cela, "Job ne pèche pas par la parole", bien qu'il pense que D. est responsable de ce qui lui arrive.
Viennent trois de ses amis pour l'assister pendant la semaine de deuil (shiva'h). Tout le monde garde le silence. Il faut rappeler ici que les dix enfants de Job avaient l'habitude d'organiser à tour de rôle des banquets (plutôt beuveries) et que Job devait immoler du bétail pour expier "des fautes"…
Au 3ème chapitre, Job ouvre la bouche et maudit le jour de sa naissance. Il précise aux versets 25/26 "c'est que tout le malheur dont j'avais peur fond sur moi, ce que je redoutais vient m'assaillir. Je ne connais plus ni paix, ni sécurité, ni repos, les tourments m'ont envahi".
Dans la suite du livre, les trois amis s'expriment chacun à sa manière, en essayant de consoler Job, par divers arguments qui ne le convainquent pas, mais qui l'exaspèrent plutôt, car Job se considère comme un homme juste qui fait son devoir et qui n'a rien à se reprocher. Il ne mérite pas en tout cas ce qui lui arrive et D. est tout puissant, agissant comme bon lui semble, comme toute entité qui a le pouvoir absolu. Il croit même que D. le considère comme un ennemi (13/24), son nom "eyove" étant l'anagramme de "oyeve", l'ennemi. À regarder de près son discours, Job est à la limite de la foi, au point que certains exégètes ont écrit qu'il blasphémait et qu'il était même athée!
Job Job a le sentiment d'avoir subi une injustice et demande à comprendre les voies de D. qu'il "accuse" de cacher aux hommes la vraie sagesse, la gardant pour lui.
Au chapitre 32 "ces trois hommes cessèrent de
répliquer à Job, parce qu'il se considérait comme juste", puis
apparaît un 4ème personnage, Elihou, beaucoup plus jeune que les
autres, qui a écouté tout le monde avant de prendre la parole. Il s'exprime
tout au long des chapitres 32 à 37 pour expliquer à Job et à ses amis ce qu'est
véritablement D. et les merveilles de sa création. Les versets suivants
résument ses propos dans 34/36-37 "Mon souhait serait que Job fut
éprouvé encore longtemps, à cause de ses réponses dignes d'hommes iniques; car
à son péché, il ajoute une faute plus grave, il pense triompher au milieu de
nous et prodiguer ses propos contre D."
Enfin D. s'exprime dans les chapitres 38 à 41 pour relayer Elihou (qui semble ici être son porte parole, préparant sa venue, comme Elyahou prépare la venue du Messie), répétant d'une manière plus forte certains propos comme:
38/2: "quel est celui qui dénigre les desseins de
D., par des discours dépourvus de sens?" - 38/4: "où étais-tu
lorsque je fondais la Terre? Dis le…"- 40/8: "prétends-tu
vraiment prendre en défaut ma justice, me condamner pour me justifier?"
– 41/3: "qui m'a rendu un service que j'aie à le payer de retour? Tout
ce qui est sous le ciel m'appartient…"
Au chapitre 42, c'est l'épilogue et Job répond à D. qu'il a enfin compris le sens du divin. Il explique qu'il ne connaissait D. que par tradition, voire par mimétisme (par ouïe dire) et qu'à travers son calvaire, son deuil et sa confrontation avec ses amis, sa propre réflexion, il a une nouvelle vision, une vraie connaissance du divin (mon œil a vu). Après être rentré en lui-même, fait abstraction de sa personne, après s'être repenti (dans la cendre et la poussière), fait des prières pour ses amis, il a fait téshouva (retour). Il a réussi à éloigner Satan. D. a gagné "son pari" du début. Vis à vis de Job D. apparaît comme étant aussi retourné (shav) d'une certaine manière, puisque Job retrouve dix enfants dont 3 filles qui sont ici nommées (contrairement aux premières) et le double de ses richesses. Sa souffrance aura duré 12 mois, comme le temps de "purification dans le géhenne". Pour s'amender, les 3 amis de Job font un sacrifice aussi…
Le Zohar qui est principalement une exégèse ésotérique de la Genèse fait souvent référence au livre de Job, car ce dernier est une démonstration de la Sagesse supérieure et du sens du divin, ainsi que du rôle du démon-Satan.
Comme on le verra plus loin le Zohar fait aussi le parallèle entre le destin d'Abraham et celui de Job. Si on est amené à les comparer c'est parce qu'ils viennent de la même famille idolâtre (originaire d'Ur en Chaldée) et qu'ils subissent de terribles épreuves dictées par D. n'est-il pas dit que le Juste est éprouvé en permanence ?
Les similitudes entre les deux personnages concernent leur foi et leur parcours dans la vie, ils sont tous les deux devenus riches et considérés dans leur entourage, ils sont tous les deux parvenus à la connaissance du divin, Abraham au début de sa vie et Job après des épreuves; ils ont tous les deux subis des épreuves et sont réputés "craignant D."
Mais Abraham parle à D. qui lui répond, leur intimité ayant commencé très tôt, tandis que Job a dû attendre des épreuves terribles avant de comprendre le sens du divin et de converser avec D.
Abraham a un rôle actif dans l'épreuve, il est éprouvé dans sa progéniture et il agit en silence selon les directives divines, tandis Job est passif et subit des épreuves dans lesquelles il perd tout ce qu'il possède, et où il est atteint dans tout son être. Il parle avec audace et même colère de ce qui lui arrive. Abraham est confiant, malgré l'épreuve, Job juge D. et exprime son mécontentement. Abraham a plus d'amour que de crainte. Job, inversement a plus de crainte et de peur que d'amour. Ceci est démontré quand on regarde de plus près l'hospitalité des deux hommes et leurs prières. Abraham va chercher ceux qui sont dans le besoin pour les aider, Job attend chez lui, dans une maison ouverte des 4 côtés certes, mais il attend qu'on vienne le solliciter. Abraham prie pour les autres, pour son neveu Lot, Job ne prie que pour lui-même, et, à la fin seulement, pour les autres (ses 3 amis).
La peur est le moteur de Job dans la vie, tandis qu'Abraham est courageux et magnanime. Tous les eux sont nés nus, et sont morts riches, Abraham vêtu de gloire, Job pas très glorieux.
Job se croyait parfait, or la perfection n'est que dans le divin.
Les lois divines sont mystérieuses (Zohar II/32b)
Comment se fait-il que D. autorise Satan à requérir contre des Justes? Pourquoi les Justes souffrent-ils gratuitement? Il n'y a que les Justes eux-mêmes qui peuvent le comprendre, car les lois divines restent un mystère pour les hommes.
Rosh Hashana et les bonnes œuvres (Zohar II/32b-33a)
Le conseil divin avec les anges se tint au jour du Jugement annuel. Si Israël agit mal, il affaiblit D. vis à vis du conseil qui devient alors "accusateur". Si Israël fait de bonnes actions, il renforce D. et éloigne ainsi Satan du Conseil.
Donner sa part à Satan (Zohar II/33a)
Lorsque Israël est en détresse, il se libère des accusations de Satan, en lui jetant sa part.
Le bouc émissaire est ainsi offert en sacrifice les néoménies et le jour du grand pardon, comme part occupant Satan qui néglige de requérir alors contre Israël.
D'après le Zohar, dans le cas de Job, il était nécessaire d'accorder à Satan une victime expiatoire, de la lignée d'Abraham, car ce dernier avait changé de sacrifice à la demande de l'Ange, sacrifice déjà placé sur l'autel. Satan exigea la part de la chair d'Abraham qu'il n'a pas eu, puisque son fils Isaac a été remplacé par un bélier. Alors Job, apparenté à Abraham, vient combler cette lacune.
Il faut donner à Satan un os à ronger (Zohar II/34a)
Lors des festins successifs des 7 fils de Job, ceux-ci invitaient leurs 3 sœurs, le Zohar insinuant par là des relations incestueuses. Satan, l'ange qui accuse, désignait Job comme responsable et victime, mais D. refusait cette accusation, Job étant intègre et droit, craignant D. et évitant le mal. Job purifiait ses fils par un holocauste individuel à D., mais il ignorait Satan, ne lui donnant pas sa part. S'il l'avait fait, il aurait occupé Satan et aurait pu ainsi élever "sa partie sainte". Mais Job a commis cette erreur, parce qu'il ne voulait pas reconnaître le Mal et l'affronter. La leçon de la punition de Job est que l'homme doit examiner le Bien, ensuite le Mal et enfin revenir au Bien, ce sont les phases de bonheur-malheur-bonheur de Job. Le Juste qui s'en sent capable doit accepter de se salir, d'entrer dans le Mal, pour en sortir ceux qui y sont englués. Il semblerait que le Zohar reproche à Job de n'avoir pas aidé ses enfants à sortir du mal, se contentant d'encenser D. et D. lui a donné une leçon.
Le Zohar note aussi que pour sévir contre Pharaon, D. a attendu que Satan soit "occupé avec Job, car cela a permis aux Hébreux de sortir d'Egypte sans encombre, protégés du Mal.
L'épouse de Job (Zohar III/5a)
Job était grand, plus grand que tous les "bné qedem", les fils d'Orient (ou ceux d'avant); en fait Job était grand par son épouse, elle-même convertie au monothéisme et craignant D. Le livre de Job ne la cite que dans un seul verset 2/9: "sa femme lui dit: persévères-tu encore dans ta piété? Bénis D. et meurs!"
Ce verset est énigmatique d'autant plus que dans la traduction officielle la femme demande à Job de "renier D.", "barekh" ayant les deux sens, bénir et s'agenouiller, pouvant générer le sens de maudire ou de blasphémer.
Saisissant la situation avant son époux et réaliste, la femme de Job lui demande de cesser de simuler une piété qui ne vient pas d'une réflexion profonde, mais d'un mimétisme ou d'une accoutumance. Elle lui dit alors de s'agenouiller devant D. (pour le bénir ou le renier peu importe) avant de mourir, puisque étant atteint par la lèpre, sa fin était annoncée.
Pour le Zohar, la femme de Job a plus de discernement que lui de sagesse, c'est pourquoi par son influence et ses propos, elle "grandit" Job. Il faudra 40 chapitres avant que Job ne parvienne à comprendre son destin. Sans les propos de sa femme dans un seul verset, il n'aurait peut-être pas compris.
Job
sauve Israël (Zohar
III/219a)
La génération de Job était coupable et Satan est venu pour l'accuser et D. lui offrit un Juste pour l'occuper pendant qu'il sauvait Israël. "Ceci est comparable à un berger qui voit un loup se jeter sur son troupeau de menu bétail; il lui lance le bouc le plus fort du troupeau pour l'occuper; pendant le temps du combat, le troupeau traverse la rivière et il est sauf. "Heureux le sort du Juste qui souffre pour sa génération et la sauve du Mal; sa rétribution est dans le monde à venir".
Dans le chapitre 1 on remarquera, que le nom hébreu de Job est "éyove", soit un nom équivalent numériquement à "goy", le peuple (étranger), à "oyeve", l'ennemi, et à "yébabah", la lamentation. Job est effectivement un édomite qui s'est converti à la fin de son calvaire au monothéisme, quand il a "vu" D. et a compris le sens du divin.
Le 9 av est un jour de lamentation, car on commémore la destruction des 2 Temples. On ne peut lire que les livres des Lamentations, de Jérémie et…de Job.
Si on analyse le nom "éyove", on peut l'écrire "iyo-bet", c'est à dire "son île est la maison", ce qui confirme le fait que Job attendait son prochain et n'allait pas au devant de lui.
Les nombres indiqués au chapitre 1, ses enfants (3 filles et 7 fils) et le menu et gros bétail, se ramènent à 10, le nombre des 10 séfirot (attributs divins). En parcourant l'arbre de vie, Job se retrouve au niveau de malkhout, le Royaume, au bas de l'arbre.
Job subit des épreuves et à chaque épreuve il perd une partie de ses biens, de son hérédité, de son intégrité physique, jusqu'à tout perdre, sauf son âme. Ce qui frappe c'est qu'à chaque fois (sauf pour la lèpre) le texte dit qu'il perd ses "néa'rim", traduit par serviteurs. Or l'équivalent numérique de "naa'r", c'est "yishay", le messie. Job perd tout espoir messianique, tout espoir de rédemption, parce qu'il ne connaît pas réellement D.
Au chapitre 2 apparaissent les noms des amis de Job, Eliphaz signifie "mon D. est l'or qui brille", Bildad, "sans tétons, plat", Tsofar, "ergoteur", puis plus loin au chapitre 32, apparaît Elihou "lui, mon D.", fils de Barakhel, "bénit D.", de la famille Ram "élevée".
Les 3 nouvelles filles de Job sont nommées: Yémimah, colombe, brillante comme le jour, Qétsia'h, cannelle, aromate et Qéren Hafoukh, boîte à fard ou rayon précieux, qéren ayant comme équivalent numérique sékhel, l'intelligence. Les 3 filles sont les images des 3 séfirot supérieures, h'okhmah, la sagesse, daa't, la connaissance et binah, le discernement. Du fait que la quantité de menu et gros bétail est doublée nous passons, du nombre symbolique 10 du début, correspondant à un seul trajet sur l'Arbre de Vie, au nombre 20, correspondant au trajet aller et retour, Job remontant l'Arbre de Vie (téshouvah)
Les défauts du texte de Job sont nombreux et souvent révélateurs. Deux mots du chapitre 1 sont "défaillants", avec le but d'attirer l'attention du lecteur sur eux. Au verset 10, dans "halo-ata" il manque un "hé" dans "ata" et au verset 21, il manque un "aleph" dans "yassati". "Hé" est le souffle divin et "aleph" est son unité. Ils ont absents de ces 2 mots du 1er chapitre et sont en fait absents de l'âme de Job. Job ne connaît pas encore réellement le divin du monothéisme, bien qu'il fut juste et droit.
Au verset 7/5 où Job se plaint de la lèpre qui a recouvert son corps "Mon corps est revêtu de vermine et de croûtes terreuses, ma peau est crevassée et se dissout", le mot croûte en hébreu est "goush", un bloc de terre, qui est écrit "gish" avec un petit ghimel et un yod. Au verset 9/34, où Job demande que D. cesse de le frapper et de le terroriser, "qu'il écarte de moi sa verge…", le mot "sa verge, son bâton", en hébreu est "shivtho", où la lettre téth est immense. Ces deux anomalies cachent un message: ghimel est le symbole d'un mouvement, "petit ghimel/yod" nous apprend que ce que D. a fait (mouvement divin) à l'égard de Job est sans importance, car il contient un projet caché, représenté par le grand "téth". D. a frappé Job pour son bien…
Pour terminer nous allons comparer deux tempêtes celle dont parle Job 9/17 "car il m'accable sous un vent de tempête…" et celle dans laquelle D. parle à Job 38/1"l'Eternel répondit à Job au sein de la tempête et dit…". Tempête se dit "séa'rah" et s'écrit avec un "sine" dans la première citation et un "samekh" dans la deuxième. Pourquoi? Parce que la première tempête correspond à la terreur dans laquelle se trouve Job vis à vis de D., au point que ses cheveux se dressent, la tempête ici ayant un rapport avec ses cheveux (saa'r). La deuxième tempête est liée au divin qui devient à ce niveau le "support" de Job (samekh). De plus dans 38/1 le mot "min" qui est écrit avec un noun incurvé au lieu d'un noun final, allongé montre que D. va donner à Job une certaine connaissance de lui-même (noun incurvé), mais pas toute la connaissance (noun allongé).
Albert SOUED – 10/10/04
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