INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR
Le
Plaisir Selon le Zohar
– 2
Genèse 42/6: "Or, Joseph était le gouverneur de la
contrée; c'était lui qui faisait distribuer le blé à tout le peuple du pays.
Les frères de Joseph à leur arrivée, se prosternèrent devant lui, face contre
terre"
Rabbi Yossi
commente le Psaume 27/6: "Dès à présent je porte le front haut en face des
ennemis qui m’entourent; je vais
immoler, dans Sa demeure, des sacrifices de triomphe, je vais chanter, célébrer
le Seigneur"
Quand D. prend plaisir en un homme, il
l'élève au dessus des autres et il devient leur chef, et ses ennemis lui sont
soumis. Le roi David était haï par ses frères qui le rejetaient. D. l'a élevé
très haut au-dessus de tous les hommes. Il a dû fuir son beau-père, mais D. l'a
fait régner sur le royaume de ce dernier et tout le monde s'est prosterné
devant lui.
De même, Joseph a été rejeté par
ses frères, mais tous durent s'incliner devant lui par la suite, comme il est
écrit ci-dessus "Les frères de Joseph à leur arrivée,
se prosternèrent devant lui, face contre terre"
(Zohar I/198a)
Genèse 42/9: "Joseph se souvint alors des songes qu'il avait eus à leur sujet.
II leur dit: "Vous êtes des espions! C'est pour découvrir le côté faible
du pays que vous êtes venus!"
Rabbi Hiya
cite le Proverbe 24/17: " Lorsque
ton ennemi tombe, ne te réjouis point; s'il succombe, que ton cœur ne jubile
pas!"- D. a créé l'homme pour qu'il fasse tout pour mériter sa Gloire,
pour qu'il Le serve et étudie la Torah, la nuit. Car D.
prend plaisir dans la Torah qu'il a enseignée à Adam, pour que celui-ci connaisse Ses voies.
Job 28/27-28:
"c'est alors qu'il l'a vue et appréciée à sa valeur, c'est alors qu'il
en a marqué la place et pénétré le fond, et il a dit à l'homme: "Ah! La
crainte du Seigneur, voilà la Sagesse; éviter le mal, voilà la Raison"
Malgré qu'il fût informé, Adam ne
garda pas le commandement et le transgressa. Il fut puni pour cela.
(Zohar I/199a)
Genèse 50/10: "Parvenus jusqu'à
l'Aire-du-Buisson (goren haathad),
située au bord du Jourdain, ils y célébrèrent de grandes et solennelles
funérailles et Joseph ordonna en l'honneur de son père un deuil de sept jours"
…
Rabbi Shimeo'n
commente le verset Isaïe 10/30: "Fais retentir ta
voix, fille de Gallim, (tsahali
qolekh bat galim), prêtes
l'oreille du côté de Laïch (layshah),
pauvre Anatot !"
Ce verset s'adresse à la Communauté d'Israël, qui loue D. avec une
voix de la louange. On apprend ici que quiconque veut louer D. en chantant
devrait avoir une voix agréable, de sorte que ceux qui écoutent y trouvent du
plaisir, sinon on devrait s'abstenir de
chanter. On donnait ordre aux Lévis de pendre leur retraite à 50 ans, car à cet
âge la voix commence à faiblir et n'est plus agréable (voir Nb 8/25: "mais, passé l'âge de cinquante ans, il se retirera du service
actif et ne travaillera plus").
Le mot "galim"
qui signifie "vagues" ou "ondes" ou "tas"
caractérise le monde à venir qui contient des "tas" de choses. Le mot
"layshah" ou lionne caractérise la force
qui neutralise les énergies contraires, notamment quand Israël chante des louanges.
Le sens de "pauvre Anatot" est lié à la
lune qui, quand elle est pleine, est appelée pommeraie, et quand elle est
partielle, "champ de la pauvreté" ou Anatot.
La louange d'en bas contribue à la
plénitude d'en Haut. Ainsi toute sa vie David chantait des hymnes de louange
pour apporter la plénitude. La lune était pleine quand il mourut, et Salomon la
reçut ainsi. Grâce à cette plénitude, Salomon put gouverner sur les rois de la
terre, comme dans IRois 10/21: "Tous les vases à boire du roi Salomon étaient en or, et toute la
vaisselle dans la maison de la Forêt du Liban était de l'or le plus fin. Point
d'argent: il n'avait aucune valeur du temps de Salomon", et
ainsi tout était d'or, comme dans Job 28/6: "Ses
pierres sont des nids de saphirs, et là s'offre au regard la poudre d'or"
(Zohar I/249a-b)
Exode 1/1: "Voici les noms
des fils d'Israël, venus en Égypte; ils y accompagnèrent Jacob, chacun avec sa
famille"
Ceci est une
autre interprétation de ce verset. Rabbi Yéhoudah ouvrit
le débat avec ces mots du Cantique des Cantiques 1/5: "Je suis noircie
(shéh'orah), ô filles de Jérusalem, gracieuse (nava) pourtant, comme les tentes de Kédar,
comme les pavillons (yério't) de Salomon",
en disant que cela concernait la Communauté d'Israël qui est
"noircie" quand elle est en exil ou en captivité, et gracieuse du
fait de la Torah et des bonnes paroles, grâce auxquelles elle peut hériter de
la Jérusalem d'en Haut. Bien que "noire" comme "les tentes de Kédar" (bédouins à l'est de Jérusalem), elle
appartient au Roi de la paix parfaite (shlomo, shalom)
Rabbi Hiya
le Grand visita un jour les maîtres de la voie ésotérique pour apprendre et il
alla voir la maison de Rabbi Shimeo'n bar Yoh'ay. Un rideau était tiré. Hésitant, rabbi Hiya dit: j'attendrai ici et j'écouterai ce qu'il dit. Puis
il entendit Rabbi Shimeo'n citer un Cantique, CdC 8/14: "Fuis, mon bien-aimé, et
comme la gazelle ou le faon des biches [retire-toi] sur les montagnes embaumées"-
Ceci est le désir d'Israël pour le SbS, il l'implore
de ne pas trop s'éloigner, les biches et leurs faons se retournant toujours,
après avoir fui un lieu. Ainsi les fils d'Israël disent à D.: si nos péchés te font fuir,
si c'est ton plaisir, cours comme une gazelle ou un faon, mais retournes-toi
vers nous. Car il est écrit dans Lévitique 26/44: "Et pourtant,
même alors, quand ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, je
ne les aurai ni dédaignés ni repoussés, au point de les anéantir, de dissoudre
mon alliance avec eux; car je suis l'Éternel, leur Dieu !" De plus une
gazelle ne dort que d'un œil, et Israël s'adresse au SbS
comme il est dit dans le Psaume 121/4: "Non certes, il ne s’endort ni
ne sommeille, celui qui est le gardien d’Israël"
(Zohar II/14a)
Exode 14/14: "L'Éternel
combattra pour vous; et vous, tenez-vous tranquilles!"
Rabbi Abba
commente le verset d'Isaïe 58/13: "Si tu cesses de
fouler aux pieds le shabat, de vaquer à tes affaires
en ce jour qui m'est consacré, si
tu considères le shabat comme un plaisir, la sainte journée de l'Eternel comme digne de respect, si
tu le tiens en honneur en t'abstenant de suivre tes voies ordinaires, de
t'occuper de tes intérêts et d'en faire le sujet de tes entretiens"- Béni soit ce peuple que D. a distingué pour le
seconder et lui a donné par amour la Torah et le Shabat,
le jour le plus saint, le plus tranquille, le plus joyeux. Egal en
signification à toute la Torah, celui qui pratique le shabat
pratique toute la Torah. Appelle ce jour un délice, délice pour l'âme, pour le
corps, délice pour ceux qui sont en Haut, et ceux qui sont en Bas. Il faut
appeler le Shabat, l'inviter comme on invite
quelqu'un d'honorable, pour qui on prépare tout ce qu'il y a de meilleur; et
sur qui on concentre son attention, sans faire ce qu'on fait d'habitude, sans
rechercher les plaisirs quotidiens, sans parler de choses profanes. Tout mot
qui est prononcé, bon ou mauvais, crée une vibration dans les hautes sphères et
celui qui perturbe le shabat avec des mots profanes
ternit ce jour saint.
C'est comme si on
était à un banquet du Roi, si on parle à une autre personne que le Roi, on
commet une grande offense. Le Shabat est comme un banquet du Roi. Les jours ordinaires
sont consacrés à des occupations nécessaires, qui ont leurs vibrations là Haut.
Lors du Shabat, ces vibrations doivent provenir totalement
d'actes religieux et de mots de sanctification.
De même, quand
Pharaon était sur le point de mener une bataille contre Israël, le SbS ne souhaitait pas que son peuple agisse en bas, car
cela devait commencer en Haut, c'est-à-dire à partir des ancêtres, les
patriarches, qui intercèdent auprès du SbS. Moïse disait: D combattra pour
vous, et vous aurez la paix, c'est à dire point n'est besoin de prononcer un
mot qui émette une vibration en Haut, d'ores et déjà, l'initiative vient d'en
Haut. Les initiales de l'expression "Yod/hé/waw/hé se battra pour
vous" ou "yilah'em lakhem"
sont contenues dans le nom divin de 72 lettres.
(Zohar II/47a)
Exode 16/4: "L'Éternel
dit à Moïse: "Je vais faire pleuvoir pour vous une nourriture céleste, le
peuple ira en ramasser chaque jour sa provision et j'éprouverai de la sorte
s'il obéit à ma doctrine ou non"
Rabbi Yossi médita sur le Psaume 145/16: "Tu ouvres la
main et rassasies avec bienveillance tout être vivant" (Potéyah' et yadekha ou masbiaa' kol h'ay
ratson)…
Car D. dispense
ses faveurs à ceux qui le craignent, et ceux qui le craignent sont ceux qui
attendent sa grâce, c'est-à-dire ceux qui dépendent totalement de Lui pour leur
pain quotidien.
Rabbi Yossi le Vieux avait l'habitude de prier avant de préparer
son repas et il disait, "demandons au Roi d'abord", puis attendant
quelques instants, il disait "le temps est venu au Roi de nous donner
notre nourriture, alors préparons notre repas". Ceci est la voie de ceux
qui craignent les péchés. Pour les mécréants, leurs voies sont déviées, comme
ceux qui sont décrits par Isaïe 5/11:"Malheur à ceux qui se lèvent de
bon matin pour courir aux liqueurs fortes et s'attardent dans la nuit,
échauffés par le vin".
Mais D. prend plaisir dans ceux qui attendent sa miséricorde, et ceux-ci sont différents des autres. Psaume 147/10-11:
"Il ne prend point plaisir à la vigueur du coursier, il ne tient pas à l’agilité de l’homme; ce qu’il aime,
l’Eternel, ce sont ses adorateurs, ceux qui ont foi en sa bonté" – Ceux-ci se distinguent par leurs actes de tous les
jours, dans la voie de la Torah.
Rabbi Ish'aq trouva cette vérité dans le Proverbe 13/25: "Le
juste mange pour apaiser son âme (lésavaa' nafsho); mais le ventre des méchants n'en a jamais assez"-
Le Juste a son repas après avoir satisfait son âme, par l'étude et la prière.
(Zohar II/62a-b)
Exode 21/10: "S'il lui
en adjoint une autre, il ne devra point la frustrer de sa nourriture, de son
habillement, ni du droit conjugal"
Quand David dit
"un cœur brisé et contrit, ô D. tu ne mépriseras pas!", il veut dire
que le SbS méprise un cœur fier et arrogant. Psaume
51/20: "Ah! Dans
ton bon plaisir, daigne restaurer Sion, rebâtir les murailles de Jérusalem" (héthivah birsonékha ét tsion, tibneh
h'omot yérousahlayim)- Ici
on remarque une double bonté. Depuis que D. s'occupe de construire le Temple
d'en Haut à ce jour, la bonté de son bon plaisir ne s'est pas fixée sur
l'édifice d'en bas qui n'a pas atteint une totale perfection. Mais le jour venu quand ce bon
plaisir viendra, D. remplira le Temple de telles lumières que même les
anges du ciel ne pourront fixer leur regard sur lui, alors pourra-t-on dire que
l'œuvre est parfaite et terminée? Et les murailles de Jérusalem ne sont-elles
pas déjà bâties ? Pourquoi les rebâtir ? D. n'agit pas comme les hommes. Quand
ceux-ci ont bâti le Sanctuaire ici bas, ils construisirent d'abord les
murailles de la ville pour se protéger. Mais le SbS
construira d'abord le sanctuaire, le descendra sur terre au bon endroit, alors
il construira les murs de Jérusalem. C'est pourquoi David a construit le Psaume
de cette manière. C'est un grand mystère. Dans tous ses actes, D. fait toujours
ce qui est extérieur, puis ce qui est à l'intérieur. Mais en ce qui concerne le
sanctuaire c'est l'inverse. Ainsi, bien qu'il ait prévu le cerveau, il a
d'abord construit le crâne, puis le cerveau a suivi. Car la coquille émane de
l'Autre Côté, et ce qui vient de l'Autre Côté apparaît en premier. L'écorce
protège d'abord le fruit, puis elle est rejetée. Job 27/16: "il (le
méchant) pourra les entasser, mais c'est le juste qui les endossera, c'est
l'homme de bien qui se partagera son argent"- On jette l'écorce et on bénit le Juste.
En ce qui
concerne le Sanctuaire, quand le Mauvais penchant disparaîtra de la surface de
la terre, plus besoin de procéder ainsi. Crâne et cerveau Lui appartiennent
alors, au temps du Messie, le crâne ou la protection des murs ne sont plus sous
le contrôle de l'Autre Côté. Zacharie 2/9: " Et moi, je lui serai, dit
l'Eternel, une muraille de feu tout autour, et je serai un sujet de gloire au
milieu d'elle"
(Zohar II/108a-b)
La castration est interdite selon la tradition. Et si un couple n'a pas d'enfant de sa propre volonté, aussi bien l'âme de l'homme que celle de la femme est amenée à transmigrer. Mais également l'homme qui a n'a pas épousé la femme qui lui était destinée, c'est-à-dire s'il n'a pas trouvé son âme sœur et a épousé une femme qui était destinée à un autre homme, malgré le fait que cet homme ait engendré (fructifié son jardin).
Psaume 62/10: "Certes, les fils d'Adam ne sont qu'une ombre vaine, les
fils de l'homme ne sont qu'une déception. Qu'on les mette sur la balance :
ensemble ils pèsent autant qu'un souffle!"
– Ô vieil homme ne crois pas que tu
puisses nager dans la mer selon ton plaisir.
Tu n'as plus de force, ton pouvoir s'est envolé, et tu crois qu'il n'y a
personne après toi…
(Zohar II/109a)
Exode 25/2 : "Invite
les enfants d'Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera
porté par son cœur, vous recevrez mon offrande"
Les rav Shimeo'n, Eleazar,
Abba et Yossi se sont assis
sous un arbre dans la vallée, près du lac de Genesareth.
Rabbi Shimeo'n dit: "que cette ombre est
plaisante. La beauté et la paix des lieux est telle qu'ils méritent d'être
couronnés par un exposé de la Torah". Et il commença à parler du roi
Salomon, du Cantique des Cantiques et du Jardin d'Eden…
Genèse 27/27:
"II s'approcha et l'embrassa. Isaac aspira l'odeur de ses vêtements; il
le bénit et dit: "Voyez! Le parfum de mon fils est comme le parfum d'une
terre favorisée du Seigneur!"- Cette terre est le Jardin d'Eden où
toutes les âmes apparaissent, celles qui habitent des corps vivants et celles
qui sont déjà là Haut dans la joie.
CdC 3/9: "Le roi Salomon s'est fait
faire un palanquin en bois du Liban"- Le roi Salomon s'est fait faire un
palanquin pour sa propre gloire. Mais alors les âmes des Justes ne
partagent-elles pas Sa joie? Bien sûr! Car sans ces âmes Sa joie serait nulle, car l'essence de Son
désir et de Son délice est de prendre plaisir en leur compagnie. Car quand on parle
du roi Salomon, il s'agit du Roi, à qui la paix appartient (shalom,
shlomo), le roi d'en Haut; mais quand on parle de
"roi" tout court, il s'agit du roi Messie.
Les arbres du
Liban sont ceux qui ont été déracinés par le SbS et
plantés ailleurs comme dans Psaume 104/16: "Les arbres de l’Eternel
sont abondamment pourvus, les cèdres du Liban que sa main a plantés".
C'est avec le bois de cèdre que le "palanquin" (apiryon)
a été fabriqué. Il s'agit des 6 jours de la Création, ou les 6 séfirot (attributs divins, issus de Bériah
ou de Binah, le Discernement.
(Zohar II/127b)
Exode 25/3: "Et voici
l'offrande que vous recevrez d'eux: or, argent et cuivre…."
Séduits par les écorces du mal et
par ses plaisirs et ses pratiques, les méchants sont souillés, il en est de
même des corps après que l'âme les a quittés. Les corps des Justes – parce que
dans ce monde-ci, ils ont pris leur
plaisir dans des réjouissances religieuses et dans les repas et les cérémonies
du shabat – ne
sont pas dans le pouvoir de l'esprit impur, n'ayant pas fréquenté ses arcanes. Béni soit celui qui
ne prend pas plaisir dans les activités profanes, dans de ce monde-ci.
Si son âme le quitte en dehors de
la Terre sainte, son corps reste impur jusqu'à la poussière. Et si ce corps est
amené en Terre sainte pour y être enterré, alors s'applique le verset de
Jérémie 2/7: "Je vous avais amenés dans un pays de
vergers pour jouir de ses fruits et de ses richesses; mais une fois arrivés,
vous avez souillé mon pays, et de mon domaine vous avez fait un objet d'horreur"-
Ceci signifie "en Terre Sainte dans laquelle l'esprit impur n'a aucun
pouvoir, vous avez amené pour y être enterré un corps imprégné de cet esprit.
Vous souillez ma Terre !"- Mais le SbS a les
moyens de purger sa Terre de toute impureté. Quand le corps se décompose, un
vent d'en Haut souffle pour chasser l'esprit impur, car D a de la compassion
pour sa Terre. Ainsi le corps de Joseph n'a jamais été sous le pouvoir de
l'esprit impur, bien qu'il soit décédé hors de la Terre Sainte. Pourquoi ?
Lorsqu'il était vivant, il n'a jamais été séduit par cet esprit et n'a jamais
succombé à son charme. Pourtant il n'a
jamais demandé à être enterré en terre sainte, il a demandé que ses os soient
pris et déposés là bas.
(Zohar II/141 a-b)
Quand le Masculin
et le Féminin sont unis en une seule unité sous le Roi très Haut, alors le Roi
monte, rempli de sanctifications et de bénédictions. Puis il les reverse
en Bas et c'est cela son plaisir. Par
l'étude et la prière, la droite s'unit à la gauche (H'okhmah
rejoint Binah) et Malkhout
rejoint Tifeéret, le flux monte, puis, pleine, la
Fontaine d'en Haut se déverse dans l'humanité.
(Zohar II/145a)
Exode 26/28: " La traverse du milieu passera dans l'intérieur des solives,
les reliant d'une extrémité à l'autre"
Quand Rabbi Houna vint en Palestine, il a trouvé les élèves en train de
commenter le verset de Jérémie 51/44: " Je
sévirai sur Bel à Babel, je lui arracherai de la bouche le morceau déjà avalé.
Les nations n'y afflueront plus et les murs même de Babel vont s'écrouler"- Ils ne prêtèrent aucun attention à lui, car il
était jeune et pas connu. Il trouva les élèves étonnés du fait que Bel était le
surnom de Naboukhanetsar, alors qu'ailleurs dans
Daniel 4/5 il est écrit: " En
dernier lieu se présenta, devant moi Daniel, surnommé Balthazar, du nom de mon
Dieu, et en qui est l'esprit du Dieu saint; je lui racontai le songe" et ces élèves ne comprenaient pas les mots de la 1ère
phrase de Jérémie.
Rav Houna se leva,
debout entre les colonnes il dit: Si j'étais à ma place, j'aurai pu vous
expliquer ce verset, dit-il. Personne ne l'écouta. Il se leva à nouveau, avec
la même proposition. Alors Yéhouda bar Rav lui offrit un siège et lui dit: Parles mon fils car les
mots de la Torah sont comme dans Proverbe 1/21: " Elle appelle à elle au milieu des bruyants carrefours, à
l'entrée des portes. En pleine ville, elle fait entendre ses discours"
Rabbi commença
alors à expliquer: nous avons appris qu'avant l'époque de Jacob, la maladie
était inconnue, l'humanité était parfaitement saine. Jacob vint et il pria D.
disant: Plaise à D que l'homme tombe malade 2 ou 3 jours avant sa mort, afin de
mettre à profit ce délai pour rassembler ses gens et mettre de l'ordre dans ses
affaires et se repentir de ses péchés. D. lui répondit: Soit! Mais tu seras le
premier et le signe.
C'est pourquoi il
est écrit dans Genèse 48/1: "II arriva, après ces faits, qu'on dit à
Joseph: "Ton père est malade." Et il partit emmenant ses deux fils,
Manassé et Éphraïm"- La maladie était un fait nouveau dans le monde.
Entre Jacob et le roi Hézékiah, aucun homme ne
guérissait de la maladie; Isaïe 38/1: " En ce temps-là, Ezéchias fut atteint d'une maladie
mortelle. Le prophète Isaïe, fils d'Amoç, lui rendit
visite et lui dit: "Ainsi parle l'Eternel: Donne tes ordres à ta maison,
car tu vas mourir; tu ne te rétabliras pas"
– Puis Isaïe 38/2: " Ezéchias tourna la face vers le mur et implora l'Eternel, - Il lui dit: Peut-être est-ce
Ton plaisir que les hommes puissent guérir de leur maladie, afin qu'ils
puissent prier et louer Ton nom, et se repentir,
et qu'ils soient méritants devant Toi !- D. lui répondit: qu'il en soit ainsi
et tu en seras le signal. Et là le roi Hézékiah a
vécu ce qu'aucun autre être humain n'a vécu avant lui, il guérit de sa maladie
et il récita un cantique - Isaïe 38/9:" Cantique
d'Ezéchias, roi de Juda, composé à l'occasion de sa maladie (bah'alato), maladie dont il guérit (vayéh'i
mih'alato)"
On raconte aussi
que ce jour là un second miracle se produisit, le soleil reculant de 10 degrés
(5 heures).
(Zohar II/174b)
Exode 35/5 : "Prélevez sur vos biens une offrande pour l'Éternel; que tout
homme de bonne volonté l'apporte, ce tribut du Seigneur: de l'or, de l'argent
et du cuivre"
Les Rav Hiya, Ish'aq, Yossi
se promenaient ensemble quand Rabbi Abba les rejoint,
pour commenter le verset IRois 8/16 "Depuis le jour où j'ai fait sortir mon peuple Israël de l'Egypte,
je n'avais choisi aucune ville entre les tribus d'Israël, pour l'édification du
Temple où devait régner mon nom. Et maintenant j'ai adopté David comme chef de
mon peuple Israël"
Ce verset n'est pas construit de
façon logique, car il commence "je ne choisis aucune ville " et se
termine par "mais je choisis David" au lieu de parler de Jérusalem.
Quel lien y a-t-il entre les 2 ? En vérité, quand c'est le plaisir du SbS
de construire une ville, Il considère d'abord
qui en sera le dirigeant du peuple, puis il construit la cité et y met le
peuple. Une ville ne tient que par son chef, un bon chef. Malheur à la ville
qui a un mauvais chef ! C'est la raison pour laquelle le SbS
commence par élever David.
(Zohar II/198a)
Lévitique 17/11: "Car le principe vital de la chair gît dans le sang, et moi je
vous l'ai accordé sur l'autel, pour procurer l'expiation à vos personnes; car
c'est le sang qui fait expiation pour la personne"
Rabbi Eléazar dit
: on s'attend à voir le texte "j'expierai pour vous". De "Binah=jubilé ou yovel" émaneront
des flux d'eau pour vous purifier de vos péchés et le "Jugement" (din) n'aura aucun effet sur vous. Rabbi Yéhoudah
dit: heureux Israël, car le SbS prend plaisir dans ce peuple et cherche à le purifier, afin qu'il puisse appartenir à son Palais et y demeurer.
Il cite alors le Psaume 130/1-4: "Cantique des degrés. Des profondeurs
de l’abîme, je t’invoque, ô Eternel! 2 Seigneur, écouté ma voix, que tes
oreilles soient attentives aux accents de mes supplications. 3 Si tu tenais compte de [nos] fautes,
Seigneur, qui pourrait subsister [devant toi?] 4 Mais chez toi le pardon l’emporte, de
telle sorte qu’on te révère"
Nous avons appris
que lorsque D. allait créer l'homme, il consulta d'abord la Torah et celle-ci
l'a averti que cet homme allait le provoquer et pécher. C'est pourquoi, avant
la création du monde, D. créa "le repentir", lui disant: "je
vais créer l'homme, à la condition que lorsqu'il retourne vert toi, après ses
péchés, tu dois être prêt à lui pardonner et à expier pour lui"
(Zohar III/69b)
Nombres 22/5 : "Il
envoya des messagers à Bilaa'm, fils de Beor, vers Petor (pétorah) qui est
sur le fleuve, dans le pays de ses concitoyens, pour le mander, en ces termes:
"Un peuple est sorti d'Egypte; déjà il couvre la face du pays, et il campe
face à moi"
Il existe 28 mots correspondants
aux 28 degrés de la sorcellerie de l'oiseau. On peut poser la question: pourquoi
Balak s'adresse ainsi à Bilaa'm
aussi péremptoirement ? Il aurait dû d'abord le flatter, avant de lui demander
un service. Rabbi Yossi dit: en fait, on voit que Balak savait que Bilaa'm
était un homme mauvais, toujours à la recherche des honneurs et n'avait aucun autre
plaisir hors faire le mal. Par le biais de
ses sorcelleries, Balak savait que Moïse avait
atteint les hauts grades, ceux auxquels était parvenu Bilaa'm.
Petor, ville de Bilaa'm,
porte un tel nom, car Bilaa'm y préparait une table
de divination (pétor), avec des vivres et des
boissons destinés vers l'Autre Côté, comme font les magiciens, pour que
l'esprit du Mal puisse répondre à leurs questions. Puis il cita Exode 25/23: "Tu feras ensuite une table de bois de "chithim" (acacia), longue de deux coudées, haute d'une
coudée et demie"… D. souhaitait qu'on dresse une table sainte pour que
l'esprit saint puisse descendre du Ciel et neutraliser "le pain abominable
" que Bilaa'm avait exposé.
(Zohar III/192a)
…
Il continua son discours
et aborda le verset du Deutéronome 20/19: "Si tu l'arrêtes longtemps au
siège d'une ville que tu attaques pour t'en rendre maître, tu ne dois cependant
pas en détruire les arbres (lo tashh'it
et e'tsah), en portant sur eux la cognée: ce sont eux
qui te nourrissent, tu ne dois pas les abattre. Oui, l'arbre du champ c'est
l'homme même (ki haadam e'ts hassadeh), tu l'épargneras
dans les travaux du siège"
Les sentiers et
les chemins de la Torah sont utiles à l'homme, car ils contiennent de bons
conseils et chaque mot irradie une lumière dans toutes les directions. Ainsi ce
verset peut être lu à la lettre, ou comme une homélie, ou comme une expression
de haute sagesse. Celui qui passe son temps à étudier la Torah est comparé par
le Psalmiste à "un arbre arrosé par des cours d'eau"- Psaume 1/3:
"Il sera comme un arbre planté auprès des cours d’eau, qui donne ses
fruits en leur saison, et dont les feuilles ne se flétrissent point: tout ce
qu’il fera réussira"- Comme un arbre a des racines, une écorce, de la
sève, des branches, des feuilles, des fleurs, des fruits, 7 catégories en tout,
ainsi la Torah a plusieurs sens, les 3 énoncés déjà, les valeurs numériques, le
sens secret, un sens encore plus secret, les lois de ce qui est acceptable et
non acceptable, de ce qui est permis et ce qui est interdit, ce qui est propre
et impropre. Observe combien sont aimés par le Sbs
ceux qui étudient la Torah.
Quand le monde
est sur le point d'être châtié et le destructeur a reçu l'autorisation de
sévir, le SbS lui intime l'ordre de punir la ville
qui a péché pendant 3 jours consécutifs, en épargnant "les arbres", c'est-à-dire
les étudiants qui sont de vrais "arbre de vie", qui produisent des
fruits. Il en est de même de ceux qui conseillent aux citoyens le moyen
d'échapper à la punition et la manière de se comporter. Car le Sbs n'a
aucun plaisir en ce bas monde sauf dans la Torah de l'homme pieux qui l'étudie
et la fait vivre, en donnant "les fruits" de
son arbre à la cité, meilleur que tous les sacrifices.
Depuis que le
Temple a été détruit et que les sacrifices ont cessé, le SbS
n'a plus que les mots de la Torah que l'homme explique et commente. Il ne faut
donc pas détruire cet arbre si précieux.
(Zohar III/202a)