INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR

 

ZOHAR ET RELATIONS SEXUELLES - III

 

Genèse 49/28: "Tous ceux-là sont les douze tribus d'Israël; et c'est ainsi que leur père leur parla et les bénit, dispensant à chacun sa bénédiction propre"

 

"Tous" signifie que toutes les tribus étaient liées à jamais au lieu d'où venait la bénédiction, qui est concentrée au niveau du Fondement-Yessod avant de se déverser dans le Royaume de la shékhinah-Malkhout. "Douze" signifie que ces liens étaient les 12 ornements-tribus de la Shékhinah ou Présence Divine auprès des hommes (1). "Parler", en ce lieu "parler" a un sens et une portée, la parole (daleth/bar) est sortie de la porte vers l'extérieur, la parole crée l'union en Haut (entre le masculin-Tifeéret et le féminin-Malkhout, à travers le Fondement) et en Bas (entre les tribus), comme entre le Haut et le Bas.

Dispensant sa bénédiction propre: un homme sans femme ne reçoit pas le flux d'en Haut, la bénédiction ne se déversant que s'il y a union entre mâle et femelle.

Psaume 127/5: "Que le Seigneur te bénisse de Sion! Goûte le bonheur (mithouv) de Jérusalem tous les jours de ta vie" – Dans Sion, assimilé au Fondement sont rassemblées les bénédictions qui abreuvent le Jardin-Royaume et Jérusalem; et ceci est le signe que ces bénédictions proviennent des deux côtes, mâle et femelle, comme "h'okhmah et binah" dont l'association donne le bonheur de la connaissance "daat".

Comme dans Nombres 6/24: "Que l'Éternel te bénisse et te protège (te garde)!" où "bénir" vient de la droite-miséricorde et "protéger ou garder" vient de la gauche-rigueur. La droite masculine connote l'action de bénir, la gauche féminine protège passivement en gardant, voire même par une chaîne (sher dans shamor=garder).

(Zohar I/248 a-b)

 

Exode 1/1: "Un roi nouveau s'éleva sur l'Egypte, lequel n'avait point connu Joseph"

 

… De fil en aiguille, alors qu'ils marchaient, le jour se précisa et vint l'heure de la prière. Rabbi Eléazar dit: prions, puis nous poursuivrons notre voyage. Ils s'assirent, prièrent, puis reprirent leur chemin. Rabbi Eleazar aborda la question de la vanité de toute chose, à propos du séjour des Hébreux en Egypte et de leur servitude.

Il cherchait à illustrer le "hébel" (vanité de toute chose) (2). Il arrive que le malheur survienne à des hommes justes, du fait des actions d'hommes méchants. Inversement, les méchants peuvent bénéficier des bonnes actions d'hommes justes. Il cite ainsi Ecclésiaste 8/14: "Il est un fait décevant qui se passe sur la terre: il est des justes qui sont traités comme s'ils agissaient à la manière des impies, et des impies qui sont traités comme s'ils agissaient à la manière des justes; et je disais que cela aussi est vanité"

Le roi Salomon parle aussi dans son livre des 7 vanités sur lesquelles tient le monde (7 piliers en liaison avec les 7 firmaments – cf les 7 séfirot inférieures autour de Yessod, le Fondement, attribut du Juste).

Puis il donne une autre interprétation du verset en parlant des actions d'un méchant, qui tente un juste de commettre un péché, et ce juste refuse de se salir, demeurant dans la crainte du Seigneur. D'un autre côté, il arrive en certaines occasions que le méchant fasse le travail du Juste. Ainsi par exemple, un Juif, appartenant à un gang de voleurs de la montagne, voit passer un coreligionnaire et le prévient du danger qui le menace.

Ou aussi cet individu qui était un voisin de Rabbi Hiya, et qui un jour s'empara d'une femme dans l'intention de la violer; quand elle lui dit "Honores ton Maître et ne pèches pas avec moi!", il maîtrisa ses instincts et la laissa partir. Ayant créé le Juste et le Méchant D. est glorifié par le travail du Juste en ce monde, mais aussi par celui du Méchant, quand il lui arrive de faire une bonne action. Dans les 2 cas, un Juste qui ne succombe pas à la tentation et un Méchant qui fait enfin une bonne action, la Présence Divine est renforcée.

Ecclésiaste 3/11: "Il a fait toute chose excellente à son heure; il a mis aussi dans le cœur de l'homme le sens de la durée, sans quoi celui-ci ne saisirait point l'œuvre accomplie par Dieu du commencement à la fin"

Malheur au pécheur qui persiste dans la méchanceté et le péché! Du fait de cette durée qui lui a été donnée, il peut faire "téshouva", un retour sur lui-même.

(Zohar II-10b/11a)

 

Exode 13/18: "Dieu fit donc dévier le peuple du côté du désert, vers la mer des Joncs et les enfants d'Israël partirent en bon ordre du pays d'Égypte"

 

Cette déviation ouvre la voie à la manifestation du pouvoir divin lors de la traversée de la mer Rouge (ou des Joncs). Rabbi Judah demanda: comment se fait-il que D. parle de "son peuple" et de "son premier né", alors que les fils d'Israël en Egypte n'étaient pas circoncis, ni en communion divine?  Exode 5/1: "Puis, Moïse et Aaron vinrent trouver Pharaon et lui dirent: "Ainsi a parlé l'Éternel, Dieu d'Israël: Laisse partir mon peuple, pour qu'il célèbre mon culte dans le désert" - Exode 4/22: "Alors tu diras à Pharaon: ‘Ainsi parle l'Éternel: Israël est le premier-né de mes fils"

Alors qu'aujourd'hui, ils sont circoncis, ils ont sacrifié l'agneau pascal et totalement rejoint le Seigneur, il les appelle seulement "le peuple" ? La réponse est qu'à différents endroits du récit ils sont appelés "le peuple", parce que au sein du peuple, il y avait avec eux le "e'rev rav", la multitude mixte qui les accompagnait. Selon la Tradition, tous les malheurs du peuple d'Israël proviennent de ce "é'rev rav", en son sein.

Rabbi Ishaq et Rabbi Yéhouda voyageaient d'Ousha vers Lod, accompagnés d'un certain Yossi qui menait une caravane de chameaux, lourdement chargés. Sur la route, Yossi s'éloigna du groupe un moment pour "mal se conduire" avec une paysanne païenne qui ramassait des herbes dans le champ qu'ils traversaient. Les deux Rabbi furent choqués par cette conduite et dirent: arrêtons ce voyage, car D. nous envoie le signe de ne pas nous compromettre avec cet horrible individu et de ne pas converser avec lui.

Ils changèrent leur trajet et apprirent en chemin que la mère de Yossi était une païenne et que son père était un bâtard. Ils bénirent D. de les avoir débarrassés de cet homme.

Rabbi Judah cite le Psaume 37/1: "De David. Ne jalouse pas les malfaiteurs, ne porte point envie aux ouvriers d’iniquité (o'ssé a'wlah)" et il dit: Les malfaiteurs, opposés aux pécheurs ou aux méchants, sont ceux qui se salissent et qui salissent ceux qui sont à leur contact. On doit faire attention à différencier les amis qu'on se fait (réi'm) des "malfaiteurs" (mérai'm), car on risque de souffrir de leurs actions et être inclus dans leur jugement.

Notez ceci: si à la sortie d'Egypte, la "multitude mixte" (é'rev rav) ne s'était pas mêlée à Israël, celui-ci n'aurait jamais adoré le Veau d'Or et n'aurait pas souffert des conséquences de ce péché, c'est-à-dire la brisure des tables et la mort de milliers d'entre eux. Au lieu de rester libres, ils se sont asservis à des éléments matériels, des idoles. Ce péché entraîna la servitude et la mort. D'où l'expression "le peuple", et non "mon peuple"

Mais Rabbi Yossi objecta qu'à la mer Rouge, Moïse dit ceci- Exode 14/13: "Moïse répondit au peuple: "Soyez sans crainte! Attendez, et vous serez témoins de l'assistance que l'Éternel vous procurera en ce jour! Certes, si vous avez vu les Égyptiens aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais ", c'est-à-dire que Moïse annonçait un miracle, malgré la présence dans le peuple du "é'rev rav".

Rabbi Ishaq confirme que la "multitude mixte" était là et visible tout le temps et Rabbi Yéhouda précise néanmoins que cette multitude n'était pas égyptienne, mais provenait d'autres peuples vivants en Egypte et elle était circoncise, donc pas égyptienne, mais prosélyte, selon Moïse dans Exode 32/7: "Alors l'Éternel dit à Moïse: "Va, descends! Car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d'Égypte!

Selon la Tradition, D. n'était pas content que Moïse ait accepté de prendre avec lui cette "multitude mixte", car elle n'était pas réellement acquise au monothéisme, malgré les apparences.

(Zohar II-45b/46a)

 

Exode 15/26: "et il dit: "Si tu écoutes la voix de l'Éternel ton Dieu; si tu t'appliques à lui plaire; si tu es docile à ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune des plaies dont j'ai frappé, l'Égypte ne t'atteindra, car moi, l'Éternel, je te préserverai"

 

Qui est "il dit"? De qui s'agit-il? Comme ce n'est pas explicite, on peut penser qu'il s'agit du Saint Béni Soit-Il.

Rabbi Hézekiah rapproche ce verset d'un autre: Exode 24/1- "Or Dieu avait dit à Moïse: "Monte vers l'Éternel, avec Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël et vous vous prosternerez à distance".

Vu le contexte, Rabbi Yossi dit: il est clair à qui faisait référence le "il dit". Mais pourquoi le texte poursuit en disant "la voix de l'Eternel" plutôt que "ma voix" ? Cela signifie qu'on avait atteint "une communion" dans les voix.

Rabbi Abba dit: quand la sainteté s'est manifestée en eux, ils avaient atteint un double niveau de sainteté. Pourquoi double ? On parle ici de la sainteté de la circoncision qui est complète quand elle comprend les 2 phases, "milah et péria'h", (coupure et retourenement) correspondant aux mots "précepte" (mishpath, mitswah) et "loi" (h'oq). A ces niveaux, il y a communion et on bénéficie des bénédictions venant d'en haut.

"Il dit" c'est l'aspect transcendant du divin (muet) et "la voix" est l'aspect immanent de la shékhinah, dans l'univers des séfirot. "Tu t'appliques à lui plaire" c'est le Juste-Tsadiq (Fondement yéssod), "docile à ses préceptes" c'est Victoire-Netsah', et "fidèle à ses lois", c'est Hod-Réverbération. "Moi l'Eternel, je te préserverai", c'est le Saint Béni Soit-Il, ou Malkhout, le Royaume divin.

Garder le signe de la sainte alliance, celui de la circoncision, mène à se rapprocher du divin et à le percevoir.

Rabbi Ish'aq dit: celui qui est digne de percevoir le Juste, est aussi digne de parvenir au niveau de Hod-Netsah' (niveau de la vision), le trio des séfirot par lequel Malkhout-Communauté d'Israël est bénie. Et celui qui parvient à ce niveau peut percevoir le divin et communier avec lui.

En relation avec ces 4 niveaux (les 4 dernières séfirot), l'homme est protégé de 4 maux liés aux relations sexuelles avec une femme ayant règles, une esclave, une païenne, une prostituée. Ces maux ont été infligés aux Egyptiens.

Ainsi D. amena son peuple à la Torah comme un père emmène ses enfants à l'école, lui promettant de bonnes choses.

(Zohar II-60b)

 

Exode 35/31: "Il l'a rempli d'un souffle divin; d'habileté, de jugement, de science, d'aptitude pour tous les arts"

 

Ceux qui ont été initiés à la sagesse supérieure, exécutent leur devoir conjugal la nuit du shabat. Comment peut-on dire cela si Proverbes 31/15: "Il fait encore nuit qu'elle est déjà debout, distribuant des vivres à sa maison, des rations à ses servantes"

En effet, c'est à ce moment que les âmes sont distribuées à ceux qui sont initiés à la Connaissance mystique, aux Sages, aux Justes et aux Pieux. C'est la nuit la plus appropriée pour la joie la plus pure, sans interférence extérieure. Bien que toute nuit soit permise, il est conseillé aux initiés de se limiter à cette nuit, car les autres nuits un esprit commun plane sur le monde, et le shabat, cet esprit sacré et sublime, émanant de l'Ancien des Jours et il parvient ici bas aux enfants initiés d'Israël et il diffuse un esprit saint autour d'eux, attirant avec lui les âmes saintes à naître.

(Zohar II-204b/205a)

 

Lévitique 13/41: "Sa tête se dégarnit-elle du côté de sa face, il est demi-chauve, il est encore pur"

 

Ici on a une digression physiognomonique. Le front dégarni est appelé ici "face de la colère" et connote la témérité, la sévérité et la cruauté. Si le front est dégarni sur les côtés, ces caractéristiques sont caduques. Car on sait que tous ceux qui ont des "cheveux sur la tête" sont au-dessus des autres et ne sont pas effrontés comme les chauves. Le visage de ces derniers est rouge comme le feu, venant de la Lampe Obscure.

Rabbi Ishaq dit: cette plaie est blanche-vermeille comme dans Lévitique 13/42: "Mais s'il survient, sur le derrière ou le devant de cette tête chauve, une plaie blanche-vermeille, c'est une lèpre qui se développe sur la calvitie postérieure ou antérieure"

Quand tout blanchit, la miséricorde s'approche et le jugement s'éloigne.

Rabbi Abba: parfois la femme est salie par les péchés de l'homme, parfois c'est l'inverse, mais le prêtre sait de quel côté vient le mal et il connaît les sacrifices à faire pour éviter la punition, comme dans Psaume 51/18: "Car tu ne souhaites pas de sacrifices, je les offrirais volontiers; tu ne prends point plaisir aux holocaustes"

Citant Psaume 65/3 "Tu entends les prières: toute créature (kol bassar, toute chair) se présente devant toi", Rabbi Yossi précise qu'il s'agit de la blessure ou de la maladie de la chair, mais pas de l'esprit. Et si une personne est atteinte par l'épidémie de lèpre, elle doit se présenter devant son "prêtre", c'est-à-dire D., puisque toute purification dépend de lui.

Rabbi Ish'aq dit: l'épidémie signifie un jugement sévère imminent sur le monde, la lèpre signifie la fermeture au monde de la lumière et de la bonté d'en haut. Et l'homme atteint doit se présenter devant un prêtre pour qu'il l'aide à ouvrir ce qui a été fermé et à rallumer ce qui a été éteint.

 

Rabbi Abba dit: je suis étonné de voir les hommes qui n'honorent pas leur maître. Or il est écrit dans Lévitique 20/26: "Soyez saints pour moi, car je suis saint, moi l'Éternel, et je vous ai séparés d'avec les peuples pour que vous soyez à moi" et aussi Lévitique 20/7: "Sanctifiez vous et soyez saints, car je suis l'Éternel votre Dieu" – S'ils se séparent de D. où est leur sainteté? Psaume 32/9: "Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, auxquels manque l’intelligence, qu’il faut retenir par les rênes et le mors, leur parure qu’ils rongent pour qu’ils ne s’approchent pas de toi" – En quoi l'être humain se distingue d'un cheval ou d'un mulet? Simplement par la sanctification et l'auto-perfection.

Ainsi les relations sexuelles conjugales doivent avoir lieu à temps fixe, afin que le couple puisse parvenir à se concentrer et s'attacher à D. lors de cet acte. Comme on l'a dit, c'est à minuit que D. entre dans le jardin d'Eden pour communier avec les Justes, la Shékhinah-Communauté d'Israël loue alors D.-Tifeéret, et c'est alors le moment propice.

Quant aux Compagnons qui étudient la Torah, le moment propice est de shabat en shabat, au moment où le haut et le bas sont bénis.

Mais si les gens abandonnent D. et agissent comme des bêtes, on ne verra pas les âmes saintes venant d'en haut.

Le roi Salomon disait à haute voix en pleurant, dans Proverbes 19/2: "Etre dépourvu d'un esprit réfléchi est un mal; trop précipiter ses pas, c'est manquer le but.", car alors on appelle sur soi un esprit venant de l'Autre Côté (3). Celui qui est mû par le Mauvais Penchant et écarte ses pensées du divin, appelle une âme mauvaise et le mal s'empare du monde, et l'apparence malade des hommes est le signe que D. les a rejetés jusqu'à ce qu'ils s'amendent.

 (Zohar III-49a/b)

 

Lévitique 18/9: "La nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou née au dehors, ne la découvre point"

 

Rabbi Abba allait avec Rabbi Yossi de Cappadoce à Lod. Ils virent un homme s'approcher d'eux une marque sur le visage. Rabbi Abba dit: éloignons-nous de ce chemin, car le visage de cet homme montre qu'il a transgressé les préceptes de la loi concernant la sexualité. Rabbi Yossi dit: supposes qu'il avait cette marque depuis son enfance, comment a-t-il pu transgresser la loi ?

Rabbi Abba répondit: je vois que cette une marque récente sur son visage. Et il appela l'homme et lui demanda: comment vous êtes-vous fait cette blessure au visage? L'homme lui dit: je vous en supplie, ne poussez pas davantage, car cette marque est celle de mes péchés.

Rabbi Abba: comment cela?

L'homme: je voyageais avec ma sœur et nous avons été amenés à passer la nuit dans une auberge où j'ai beaucoup bu. Il ne restait plus qu'une chambre et un lit. Et j'ai passé la nuit auprès de ma sœur. Le matin au petit déjeuner, je suis intervenu dans une bagarre entre notre hôte et un autre homme et j'ai reçu des coups des deux côtés. J'ai été sérieusement blessé, et je n'ai eu la vie sauve que grâce à un médecin qui avait passé la nuit à l'auberge.

Rabbi Abba: comment s'appelle ce médecin?

L'homme: rabbi Simlal.

Rabbi Abba: comment vous a-t-il soigné?

L'homme: il m'a guéri l'esprit surtout. Car depuis ce jour je me suis repenti, et tous les jours en me regardant dans le miroir, je pleurais devant D. et les larmes ont guéri mon visage.

Rabbi Abba: j'espère que vous n'aller pas cesser de vous repentir, car je peux effacer cette marque de votre visage. Je vais quand même réciter Isaïe 6/7: "Il en effleura ma bouche et dit: "Ceci a touché tes lèvres, et maintenant tes péchés ont disparu, tes fautes sont effacées"- Répétez ce verset 3 fois, après moi.

Il répéta 3 fois le verset et la marque disparut. Alors Rabbi Abba dit: en vérité votre Maître était prêt à l'effacer, car votre repentance était sincère.

L'homme: je fais le vœu d'étudier la Torah jour et nuit, à partir de ce jour!

Rabbi Abba: quel est votre nom?

L'homme : Eleazar.

Rabbi Abba: Eleazar! D. est ton secours! C'est cela ton nom.

Et il le bénit.

(Zohar III- 75b)

 

Lévitique 19/2: "Parle à toute la communauté des enfants d'Israël et dis-leur: Soyez saints! Car je suis saint, moi l'Éternel, votre Dieu"

 

Rabbi Abba cita le verset I Samuel 7/23: "Et y a-t-il, comme ton peuple, comme Israël, une seule nation sur la terre que des dieux soient allés délivrer pour en faire leur peuple, lui assurant ainsi un nom, opérant pour vous des choses grandes et imposantes comme tu as agi envers ton pays, en faveur de ton peuple que tu as arraché pour toi à l'Egypte, à des peuples et à leurs divinités?" et Rabbi Abba commenta: D. choisit Israël seulement parmi tous les peuples et en fit une nation unique au monde et l'appela "une nation", selon son propre nom. Il lui donna de nombreux préceptes dont elle se couronna, y compris les phylactères de la tête et du bras, avec les quels un homme devient "un et complet". L'homme est appelé "un" quand il est complet, et pas quand il y a un manque. De même D. est appelé "Un" quand il s'unit avec la Communauté d'Israël (Malkout ou Shékhinah) et les Patriarches.

Quand un Israélite porte les phylactères et s'enveloppe du Taleth, il est couronné selon le modèle d'en Haut et il est appelé Un. Le "Un" d'en haut accompagne alors le "Un d'en Bas.

Quand un homme est-il appelé "Un"? Quand il est mâle avec femelle et quand il est sanctifié par une sainteté élevée et quand il la recherche. Alors il est "Un" sans aucun défaut. Par conséquent tout homme doit réjouir sa femme à l'heure où il s'unit avec elle, et tous les deux doivent avoir le même but. Quand ils sont ainsi unis, ils forment une seule âme et un seul corps, une seule par leur affection, et un seul corps. Nous savons qu'un homme non marié est divisé en deux et c'est seulement quand le mâle et la femelle se rejoignent qu'ils forment un seul corps. D. rejoint l'unité et y dépose un esprit saint, et c'est ainsi qu'on explique "les fils de D."

 

Lévitique 19/3: "Révérez, chacun, votre mère et votre père, et observez mes sabbats: je suis l'Éternel votre Dieu"

 

"Honorer sa mère et son père" est mis en relation avec l'observance du Shabat.

Rabbi Yossi dit: c'est la même idée, celui qui honore les uns, observe l'autre.

Pourquoi la mère est placée avant le père? Nous savons que c'est parce qu'elle est moins puissante que le père. Rabbi Ish'aq fait le lien avec le verset précédent relatif à la sainteté et dit: quand un homme se sanctifie avec sa femme, c'est la femme qui a le plus grand mérite dans cette sanctification, c'est pourquoi, elle vient avant.

Rabbi Yéhoudah remarque qu'à un autre verset le père vient avant la mère, l'intention étant de montrer que tous les deux contribuent équitablement à faire un enfant…

(Zohar III- 81a/b & 82a)

 

Lévitique 19/4: "Ne vous adressez point aux idoles, et ne vous fabriquez point des dieux de métal: je suis l'Éternel votre Dieu"

 

…. On sait que la beauté d'Adam était telle qu'elle ne pouvait qu'émaner d'un flux supérieur et que la beauté d'Eve était telle qu'aucune créature ne pouvait soutenir le regard. Même Adam ne pouvait la regarder fixement, jusqu'au jour où ils ont péché, et que sa beauté se fana. Alors Adam soutint son regard longuement et la "connut". On sait qu'il est interdit à un homme de regarder fixement la beauté d'une femme, des pensées mauvaises pouvant l'assaillir et l'inciter au pire.

Quand rabbi Shimeo'n allait en ville suivi des Compagnons, s'il apercevait une belle femme, il avait l'habitude de baisser les yeux et il disait aux Compagnons de détourner leur regard. Il leur disait que quiconque appesantit son regard sur une femme de jour, aura des pensées lubriques la nuit, et si ces pensées prennent le dessus, il transgressera le précepte "et ne vous fabriquez point des dieux de métal". Rabbi Abba dit: il est interdit de fixer des dieux de métal et des femmes païennes et de rechercher d'eux une guérison quelconque

(Zohar III- 83b/84a)

 

Notes

(1) 12=4x3 – "Arbaa'" (4) contient "rav a'yin", soit une source nombreuse et "shalosh" (3) peut se lire shin/lamed/shin, ou changer-étudier-transmettre

(2) "Hébel" peut se lire hé/bal, c'est-à-dire "sans le hé" ou sans le souffle d'en haut, la Shékhinah. Le méchant ne perçoit pas ce souffle et, s'il n'est pas parfois puni de ses actes, c'est que D. prévoit qu'il va se repentir, ou qu'il aura une progéniture méritante. Le Juste est le Fondement du monde (Yessod). Il arrive aussi que le Juste souffre, comme Rabbi Akiva qui a été torturé à mort par les Romains en 135. Pourquoi? Il arrive que les Justes meurent avant l'heure, D. les rappelant pour qu'ils partent "purs", avant qu'ils ne dévient, ou pour rédimer les péchés de leur génération.

(3) Ce verset est en rapport avec la mesure dans les relations sexuelles, spontanéité mais aussi réflexion, sans précipitation.

Albert Soued - 15/06/08

 

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