INITIATION AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR
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Patience et Impatience Selon le Zohar
Dans la Bible il y a 3 manières d'exprimer la patience et l'impatience. La première est liée au visage (apayim), si le visage est "large" (érekh), on est patient; s'il est "court" ou "étroit" (qtsar), on est impatient. La première occurrence biblique de la patience concerne le divin qui est longanime.
Dans Exode 34/6, l'Eternel descend dans la nuée et s'adresse à Moïse du haut de la montagne du Sinaï, Moïse ayant taillé deux nouvelles tables de pierre (après l'épisode du Veau d'or) et les ayant pris dans sa main: "Et l'Eternel passa devant lui et il proclama "Adonay! Adonay! Être clément et miséricordieux, patient, plein de miséricorde et de vérité…." Il s'agit ici des 13 mesures de compassion du divin, que l'homme, imparfait, doit essayer néanmoins d'imiter. Cette profession de foi est répétée dans Nombres 14/18.
Les deux autres expressions de la (im)patience sont liées à l'âme, soit l'âme animale (néfesh), soit l'âme du cœur (rouah'). Là aussi si l'âme est "large", elle signifie la patience, si elle est "étroite", elle est le signe de l'impatience. Dans la Bible il y a deux fois moins de citations pour l'âme (8 dont 6 pour l'impatience) désignant la (im)patience que pour le visage (17 dont 16 pour la patience).
La première occurrence biblique de cette expression concerne l'homme, par nature "impatient"; et cette impatience s'exprime pour la première fois dans le désert du Sinaï après la sortie d'Egypte, quand "le peuple perdit patience" lors des déambulations pour parvenir à Canaan et se plaint à Moïse de la faim, de la soif et de cette "nourriture misérable", la manne (Nombres 21/4).
Les autres occurrences sont surtout dans les Proverbes où on avertit que l'impatience entraîne l'homme à faire des sottises et qu'à l'opposé, la patience vient à bout de l'orgueilleux, du belliqueux et de l'agresseur. La patience est une vertu de l'intelligence et du bon sens qui apaise les querelles et capte les faveurs de ceux qui ont le pouvoir.
Mais quand on perd tout, la famille, l'argent et les honneurs, peut-on rester patient, se demande Job ( Job 6/11-21/4)?
Le Talmud conseille à l'homme d'être patient devant trois pulsions ou désirs, la nourriture (d'où la bénédiction préliminaire), l'acte sexuel (en allongeant les préliminaires) et la prise de parole (en tournant sa langue 7 fois ou en demandant l'autorisation de parler).
Comme dans la colère, l'impatience entraîne l'individu à transgresser et à dépasser la mesure pour aller rejoindre les forces obscures et incontrôlables de l'Autre Côté (sitra ah'arah).
Tandis qu'il éprouve les Justes pour les glorifier ou qu'il les rappelle à Lui avant qu'ils ne pèchent (cf Hénokh), D. est longanime avec les méchants et leur laisse le temps de se repentir, sauf quand ceux-ci s'attaquent à Israël. D. est patient avec les méchants et il attend longtemps leur repentance; et même quand ils ne se repentent pas, un seul Juste dans sa génération peut intercéder pour eux. D. est aidé dans sa longanimité par la Torah qui préserve l'humanité de l'extinction.
Zohar Exode 223b/224a: "Le Saint Béni Soit-Il est longanime et patient avec les méchants dans ce monde-ci, car celui-ci est la part de l'Autre Côté; tandis que le monde à venir appartient au côté de la Sainteté et aux Justes qui y seront couronnés de la Gloire divine…Heureux les Justes qui n'ont pas de part dans ce monde-ci, mais seulement dans le monde à venir"
Voir aussi Genèse 56b, 61b, 139b, 140a – Exode 38b – Lévitique 35b.
Albert Soued – 16 novembre 2003
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