Datant des années 80, les dix réflexions qui suivent et que nous avons individualisées sont à l'origine d'un décodage particulier et inédit du Cantique des Cantiques du roi Salomon.
DES LETTRES PLEINES DE SENS
Le silence de Aleph
La lettre Aleph est à la fois une consonne et une voyelle muette. Littéralement Aleph est "al pé" , sans bouche, sans parole. Son dessin est constitué de deux Yod séparés, ou liés, par une barre diagonale, assimilée à la lettre Waw.
Aleph représente l'unité muette et indicible. Elle n'a d'existence que par son contenu, la lettre point "Yod", à partir de laquelle toutes les autres lettres ont été créées. Quand ce point s'étire vers le bas, il trace une ligne, la lettre "Waw". Quand il s'étire à la fois vers le bas et vers la gauche, il trace deux lignes à angle droit, l'image d'un plan et de la lettre "Dalet". Il est évident que de fil en aiguille, on peut tracer toute lettre à partir d'une lettre-point.
aleph= yod-yod yod - waw - dalet = yod
le yod est contenu dans le aleph le point yod dessine
et il en est issu le waw et le dalet
On peut remarquer aussi que la lettre Aleph est constituée d'un Yod qui regarde vers le haut et d'un autre Yod, regardant vers le bas. Aleph et Yod, de valeur numérique 1 et 10, sont étroitement liés, le Yod étant numériquement équivalent à l'Aleph. Si la Maison d'En Haut contient la lettre Aleph, la lettre de feu, elle contient explicitement dans son dessin un double Yod, un Yod ayant deux aspects et implicitement une extension décimale, appelée Yod, le bras. Aleph est muet, il est dans l'immobilité et le silence. Le bras Yod agit, il fait exister Aleph, en créant.
Le souffle du Hé
Le Hé est une fenêtre vers l'extérieur, une ouverture vers un vie spirituelle. Le dessin de la lettre Hé peut être formé de la lettre Dalet et d'un seuil devant. Ce seuil est soit un Waw, soit un Yod. Dans le premier cas, le Hé est appelé "Dw" ou Dow, Dalet-Waw, dans le second cas, il est appelé "Dy", Dalet-Yod. Le nom tétragamme de Dieu est yod-hé-waw-hé. Le premier hé est un "dw", le second, appelé petit hé, est "dy". L'association des deux Hé donne l'expression "dwdy", "mon amant", l'amant du Cantique des Cantiques.
Sur l'Arbre de Vie, la lettre Hé représente une ouverture, une issue. Une première issue "dw" est l'issue d'en haut, vers le monde divin dans l'attribut "Discernement". L'issue d'en bas, vers le monde humain, dans l'attribut "Malkhout" est "dy".
Avec sa double ouverture, Hé est le signe du féminin.
La gravité du Yod
La lettre Yod est un signe dont le dessin est un point qui se développe en deux ailes, l'une s'élançant vers le haut, l'autre vers le bas. D'après la qabalah, le Yod est un signe ayant une double détermination. Conséquence du retrait divin, appelé "tsimtsoum, le point-yod aurait quitté l'univers divin pour créer l'univers et serait tombé dans le monde intermédiaire au niveau de l'attribut "Sagesse" de l'Arbre de Vie. De là, il émet deux lumières dont l'une, infinie, s'estompe vers le haut dans son giron primordial, Aleph. L'autre, finie, descend et révèle le yod explicite qui se situe dans l'attribut "Fondement" de l'Arbre de Vie: elle vient éclairer le secret du fondement (sod yésod), fertiliser ce repère du Juste comme une semence et rendre les univers créés tangibles.
La lumière de Noun
De poisson ou serpent, la lettre Noun a pris progressivement le sens de connaissance et de lumière. Le crochet supérieur de son dessin est le réceptacle de cette connaissance cachée, et sa tige qui se déploie vers le bas, dans la forme finale de la lettre, est l'image de la lumière qui vient éclairer les mondes traversés. Dans sa forme intérieure, fermée, Noun est l'image d'un récipient peu profond et dont le contenu est limité comme la connaissance profane du monde. Quoique constitués des mêmes lettres, le moi, any, et le néant, ayn, n'ont pas la même forme de la lettre Noun. Le moi est limité quand le néant est infini.
Le lien central du Waw
Waw est le crochet, la consonne qui permet de lier deux lettres, deux mots ou deux idées. Semblable à un Noun ouvert, elle transmet également la lumière. Ce lien transcende le présent en transformant le passé en futur et inversement. Comme toute liaison, Waw est également une séparation qui interdit le passage.
Albert SOUED -1985
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