INITIATION à LA QABALAH

Datant des années 80, les dix réflexions qui suivent et que nous avons individualisées sont à l'origine d'un décodage particulier et inédit du Cantique des Cantiques du roi Salomon.

 

LA RICHESSE DU SIGNE TAW

Taw est la dernière lettre de l'alphabet hébreu et elle contient toutes les nuances du "signe". Taw ou taw-waw est le signe, la marque, mais signifie aussi "encore, une fois de plus", comme s'il fallait répéter le signe pour se faire comprendre.

Avec la lettre Yod s'ajoutant au Taw, on obtient "téwy", le tracé, l'alignement, comme si le Yod matérialisait le signe en le traçant.

Si on remplace le Yod par un Aleph, on obtient "ta" ou taw-aleph, la cellule, le cabinet de réflexion, mais aussi "viens!", à l'image d'un signe qu'on ferait à un homme perdu, à un profane pour lui indiquer son chemin ou le chemin d'un lieu calme pour réfléchir et retrouver une certaine unité.

Quand on inverse les deux lettres taw-aleph, on obtient aleph-taw, soit l'équivalent hébraïque de l'expression "alpha et oméga", une certaine totalité. Mais ce mot a plusieurs sens. D'abord il est "le signe" par excellence, "ot", le signe de l'être, de l'existence. Il signifie aussi "avec" (ét) et "toi" au féminin (at). De même il représente un instrument tranchant qui fend comme un soc de charrue. Il signifie enfin "en direction de...", la main montrant le chemin. On peut résumer ces différents sens en imaginant une main jouant le rôle d'un outil tranchant, matérialisant le geste et l'accompagnant vers une direction déterminée.

Le mot "ot" s'écrit aussi avec un Waw, aleph-waw-taw, le Waw étant une liaison. Il a le sens plus précis de symbole comme une lettre de l'alphabet par exemple. C'est aussi un verbe qui a le sens de signaler, d'accepter, de consentir.

Associée à la lettre "Hé", la lettre "Taw" donne le verbe "taw-hé-hé" qui a le sens de sentir, méditer, réfléchir...

Taw est un signe, une lettre à l'origine de nombreux autres mots liés au Cantique des Cantiques. Le but de notre propos n'est pas d'être exhaustif mais d'ouvrir la voie à une compréhension symbolique de l'Ecriture. Ainsi par exemple, l'expression "taw éyom" signifie "signe terrible", sans qu'on puisse l'interpréter comme une entité cachée, un ordre ou un geste rituel. Cette expression est souvent suivie du mot "nitsav" qui signifie debout mais aussi perpendiculaire ou "à angle droit", et également "la garde de l'épée". On peut imaginer que l'expression "taw éyom nitsav" (signe terrible! debout!) puisse être un ordre de se mettre debout, les pieds à angle droit, la main prête à trancher, sous la gorge par exemple, ou l'épée en garde, perpendiculaire au corps. De même l'expression "taw rafouy" est le signe relâché, image d'une main qui a fini d'indiquer une direction et qui se relâche le long du corps.

Toutes ces expressions caractérisent un rite qui véhicule une histoire très ancienne, remontant aux origines, l'histoire de la séparation des deux aspects du "Yod".

 

Albert SOUED - 1985

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