INITIATION
AU ZOHAR ou LIVRE DE LA SPLENDEUR
Le Zohar et les Femmes -7
Résumé
et Conclusions
Le Zohar est une
exégèse ésotérique de la Torah. Il n'est pas à la portée du premier venu et,
pour comprendre les arcanes des exposés des maîtres, il faut avoir maîtrisé
leur culture, généralement rapportée par le Midrash Rabba
ou le Talmud, par exemple. Quand la Qabalah est
comprise au sens large comme étant une manière de voir le monde et un processus
pour percevoir le divin, son enseignement est alors dirigé vers d'autres
disciplines que l'étude du texte en soi, les méthodes de méditation, à travers
les litanies, associées ou non à une gestuelle, la prière intense, la danse, la
musique, l'herméneutique appliquée aux textes sacrés….
Le
Féminin dans le Zohar
Selon la Torah,
le Bas a été créé à l'image du Haut – Genèse 1/26: "Faisons l'homme à
notre image (bétsalménou), à notre ressemblance (kidmouténou)…" (1). En Qabalah,
cette donnée est présente en permanence dans tous les sujets, notamment à
travers les séfirot de l'Arbre de Vie.
Selon la Torah,
l'homme vient de la terre modelée et dans laquelle une âme est insufflée. La
femme est tirée d'une côte de l'homme (wayiben ét hatsélaa' léishah).
En Qabalah la terre "adamah"
relève du féminin, et la femme est souvent comparée à la terre (terre-mère). Le
féminin précède et suit le masculin.
La féminin est assimilé au corps matériel et le masculin à l'âme. Le réceptacle
féminin entoure le masculin.
Toutes
les âmes à naître se tiennent debout devant D par paires et quand elles
arrivent dans ce monde-ci, D les apparie et les unit. Dans le plérôme divin,
les âmes ne sont pas différenciées. Avant leur descente, elles se différencient
mais restent sous la forme androgyne, à la fois mâle et femelle, jusqu'au
moment où elles entrent dans un corps humain où alors elles se distinguent
comme étant mâle ou femelle. La paire céleste androgyne est reconstituée par D
dans le mariage parfait.
L'égalité
parfaite homme/femme est comparée à la symétrie de l'univers, le statu quo
neutre. La dynamique de la vie ne provient que de la différenciation sidérale
comme sexuelle.
Le féminin est
généralement une métaphore pour désigner le côté gauche de l'Arbre de Vie,
celui qui correspond à la fois à la passivité, au discernement, à la rigueur et
à la réverbération. Comme c'est à travers cette facette que l'on bascule vers
le mal, ce côté est aussi assimilé au "mauvais penchant". Ceci est
conventionnel et n'a rien à voir avec des appréciations sur les femmes, chaque
être humain possédant les aspects masculin et féminin, ayant un penchant au mal
comme au bien, selon des dosages individuels qui le caractérisent.
Sur l'Arbre de
Vie, plus précisément en haut, l'aspect féminin du divin est en Binah- Discernement, face à l'aspect masculin H'okhmah-Sagesse. En bas, il est à Malkhout-Royaume,
repère de la Shekhinah ou présence divine dans notre
univers, face à la centralité du roi dans Tifeéret-Beauté.
Quand D. reçoit
des messages des sphères inférieures ou qu'il veuille leur en adresser, il
passe par la Matrona qui joue le rôle de messagère.
Une parabole: "un roi a épousé une femme noble qu'il estimait, car les
autres femmes paraissaient vulgaires à côté d'elle. Il pensa qu'il fallait
l'honorer en particulier. Il lui donna alors tout pouvoir sur le palais et les
serviteurs. Et il fit une proclamation pour faire savoir que dorénavant toute
requête ou message devait passer d'abord par sa femme. Il lui attribua
également les armes et l'armée, ses décorations et son trésor".
En ce qui
concerne les femmes, le Zohar s'exprime à leur égard selon un mode de pensée,
considéré comme la norme à son époque.
La
lune reçoit la lumière du soleil et la reflète comme la femme resplendit grâce
à l'amour de son époux. Cet amour renforce l'union du couple dans une recherche
spirituelle tendant vers l'unité primordiale. Un enseignement essentiel de la Qabalah c'est que la plénitude de l'union sexuelle du
couple a pour premier objectif de provoquer le sentiment d'unité d'en Haut, de
procréer ensuite.
La
femme dans le couple
La
femme a été tentée par le serpent qui lui a offert le désir et le pouvoir, ce
qui a déséquilibré la neutralité figée de l'Eden. Sans désir, il n'y a ni
création ni procréation. Sans pouvoir, il n'y a ni évolution ni construction.
Désir et pouvoir ont été communiqués à l'homme par la femme, via le mauvais
penchant.
L'excès
de désir mène à l'adultère et à la corruption. L'excès de pouvoir mène au meurtre
et à l'idolâtrie. La Qabalah est un enseignement
d'équilibre entre la droite et la gauche, entre le masculin et le féminin.
Le
mâle succombe plus aisément à la folie du pouvoir, à l'inceste et à
l'idolâtrie, s'unissant aux femmes païennes. La femme succombe à l'adultère.
Le
Zohar insiste sur les désordres entraînés par l'adultère, c'est pourquoi il
reprend les préceptes de la Tradition: on ne rencontre pas une femme mariée
sans son époux, de crainte qu'on ne l'accuse d'adultère; de même une femme ne peut
admettre un invité chez elle, sans le consentement de son époux et ne peut
aborder un homme dans la rue pour converser avec lui. Par pudeur, elle doit
avoir les cheveux couverts…
La
première transgression de la femme a entraîné ses menstrues, la séparant ainsi
de son époux, et l'expiation de la faute d'avoir "mangé le fruit
défendu". C'est par la gauche-rigueur que le monde s'est obscurci dans la
Mort, mais c'est par la gauche-discernement que la lumière éclaire cette Nuit.
C'est pourquoi la femme inaugure le
temps sacré du shabat, par l'allumage des lumières,
écartant ainsi le temps profane, considéré comme étant la Nuit.
La
femme veille à l'observance des mitswot, notamment le
lévirat (Tamar, et d'une certaine manière les filles de Loth). Elle veille à ce
que la marque de l'Alliance soit protégée de 4 impuretés, la copulation quand
le sang coule, car il est impur, la copulation avec une esclave, une idolâtre,
une prostituée.
Le
souvenir "zakhor" tient du masculin, alors
que le "faire" dans le sens d'"observer ou shamor"
tient du féminin. Lors du shabat, les deux principes
s'unissent. De même il est recommandé que les époux s'unissent la nuit du shabat, pour atteindre une unité supérieure. Lors de l'acte
sexuel, on sanctifie le divin.
La
femme est l'égale de l'homme devant D et reçoit autant les bénédictions divines
que lui.
Le
feu "esh" auquel on ajoute le souffle du hé
donne la femme "ishah". De même le champ
"sadeh", l'arche "tébah",
la colombe "yonah" sont assimilés à la
femme.
Perception
de la femme par l'homme
La
femme est courageuse et dévouée. La femme est le catalyseur du changement, de
la pérennité de l'Alliance de Chair (circoncision) et de l'humanité, par la
procréation. Si tel est le dessein divin, il n'y a pas de fatalité et une femme
peut procréer jusqu'à un âge avancé. (En parallèle, l'homme ne doit pas jeter
en vain sa semence et doit copuler tant que cela est
possible, car il n'est jamais assuré de la transmission de la Torah par un de
ses enfants).
Il y
a deux types de femmes, la femme dont le charme est caché et qu'il faut
découvrir dans le temps comme Léah, et celle qui
incite à l'amour dès la première rencontre, comme Rachel. Léah
est l'image de la caverne (Makhpélah) et du monde à
venir. Rahel est l'image d'un champ ouvert et de ce
monde-ci.
La
Tradition ésotérique est très attachée à la chasteté et à la pureté de la
femme, la transgression d'adultère étant considérée comme très grave. Elle est
aussi attachée à l'équilibre familial et à la pureté de la descendance, l'homme
ne devant pas épouser une femme idolâtre. Car l'idole est possession matérielle
qui ne doit pas contrôler nos émotions, notre conduite, nos motivations.
L'idole nous coupe de la lumière et de la connaissance et nous fait perdre le
contrôle de notre vie. C'est pourquoi la femme idolâtre est totalement bannie
de l'espace ésotérique, elle profane l'Alliance de chair.
Comment
trouver la femme qui vous est destinée? Si l'homme a une conduite morale
irréprochable, il trouve l'âme sœur qui lui est destinée lors d'une seule vie.
Sinon son âme est amenée à transmigrer.
La
femme qui convient à un homme est un don du ciel, car l'association des âmes
destinées l'une à l'autre dans le ciel, est une aventure ardue sur terre.
L'homme
doit combler son épouse et un brin de jalousie aiguise et perfectionne leur
amour.
La
femme est perçue comme ayant frayé avec le serpent, et elle s'est complu en bavardages avec lui. Quand les femmes sont en
groupe, notamment lors d'un enterrement, l'homme doit éviter leur compagnie, parce
que le serpent (ou
Le Mauvais
Penchant) s'insinue parmi elles et risque de jeter son venin sur lui et de le
tuer.
L'homme
ne doit pas appesantir son regard sur une femme, car une pensée lubrique est du
niveau de l'adoration d'une idole.
Pour
que le flux divin continue à alimenter la création, on note trois règles: ne
pas cohabiter avec sa femme pendant les jours d'impureté (menstrues,
délivrance), ne pas cohabiter avec une femme idolâtre, source d'impureté, ne
pas jeter sa semence en vain car c'est la source des guerres, de la famine et
des maladies.
Les
femmes bibliques
Hawah (19), la vivante, =h'attab, une
sculpture, la cote sculptée?, hé wé héth=le souffle hé et le péché h'eth
Lilit (480), =li, li, taw ou "pour moi,
pour moi, signe", image parfaite de l'égocentrisme dans l'amour, signe de
la mer Rouge, lieu de dépravation.
Sarah
(505), a gagné un hé féminin qui a remplacé le yod masculin, après l'alliance
avec D, la princesse, la colombe, l'âme soeur
Hagar (208), qétourah (705), l'étrangère
devenue parfum d'encens.
Rébeccah (307), l'unique, la proche (qarov), perçue
dans un éclair d'illumination (baraq), parmi le
troupeau (baqar)
Léah (36), =ohel, tente
Rah'el (238), brebis ou âme qui s'élève (rouah'
lamed)
Bilhah (42), dépourvue du double hé (bal hé) – Zilpah
(122)
Tsiporah (381), une histoire d'oiseaux
Miryam (290), la mer amère (mar yam), liée à l'eau amère et à l'eau douce du puits
Tamar
(640), =taw mar ou signe de
l'amer
Déborah
(217), l'abeille diligente qui voit clair car =bahir,
la clarté
Ruth
(606), diligente aussi, comme la tourterelle, car =tor,
la tourterelle.
H'annah (63), la grâce
Notes
(1) Tselem: tsal=ombre, mém=matière, soit ombre de matière
Démout: dam=sang, waw=et, taw=signe, soit sang
et signe
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